Le Procès Antitrust de Google : Un Monopole Illégal ?

Le procès antitrust intenté par le ministère américain de la Justice contre Google a révélé une vérité choquante : le géant de la tech serait un monopole illégal. Depuis octobre 2020, les allégations s’accumulent, dévoilant les pratiques douteuses employées par Google pour écraser la concurrence. Accords exclusifs, tactiques déloyales, abus de position dominante… Les accusations sont graves et pourraient bien changer la face du monde de la tech. Plongeons au cœur de ce procès historique aux enjeux colossaux.

Google dans le viseur de la justice américaine

Tout commence en octobre 2020, lorsque le ministère de la Justice et 11 procureurs généraux d’États attaquent Google en justice. Leur argument principal ? Google utiliserait des pratiques déloyales pour conserver sa position dominante sur les marchés de la recherche en ligne et de la publicité. Une situation de monopole qui violerait la célèbre loi antitrust Sherman, pierre angulaire de la régulation de la concurrence aux États-Unis.

Aucune entreprise, quelle que soit sa taille ou son influence, n’est au-dessus de la loi.

Merrick B. Garland, procureur général des États-Unis

Des pratiques anticoncurrentielles en série

Selon les accusations, les pratiques de Google pour étouffer la concurrence ne manqueraient pas :

  • Accords exclusifs avec Apple, les fabricants Android et les développeurs de navigateurs pour imposer Google comme moteur de recherche par défaut
  • Paiements faramineux (plusieurs milliards) à Apple pour être le moteur de recherche par défaut sur Safari
  • Obligation pour les fabricants Android de préinstaller les applications Google pour accéder au Play Store

En rendant les autres moteurs de recherche invisibles, Google aurait contraint les annonceurs à utiliser ses outils publicitaires, avec un risque de hausse des prix à la clé. Des méthodes jugées contraires à l’article 2 de la loi antitrust Sherman, qui interdit les monopoles.

Première manche judiciaire : Google mis K.O.

Fin 2023, le juge Amit Mehta rend son verdict : Google détient bien un monopole sur la recherche générale et la publicité de recherche. Même si les preuves manquent pour généraliser à toute la publicité en ligne, la magistrat estime que Google a effectivement violé la loi antitrust en bloquant la concurrence. Un « jalon » qui tient le géant « responsable » et « ouvre la porte à l’innovation future » selon Jonathan Kanter, le responsable antitrust du ministère de la Justice.

Les prochaines étapes : quel avenir pour Google ?

La balle est maintenant dans le camp de la justice, qui doit décider des mesures à prendre pour remédier aux violations commises par Google. Cela pourrait aller d’un changement des pratiques de l’entreprise à un démantèlement pur et simple. De son côté, Google compte bien faire appel, arguant que son succès est dû à la qualité de ses produits et services.

Au-delà de Google, ce procès s’inscrit dans une offensive plus large contre les géants de la tech. Amazon, Apple, Meta… Eux aussi font l’objet de poursuites similaires qui pourraient bouleverser leur business model et le paysage numérique. L’avenir nous dira si cette croisade antitrust permettra l’émergence de nouveaux acteurs et d’une concurrence plus saine. Une chose est sûre : dans ce combat de titans, c’est toute la place de la tech dans nos vies qui se joue.

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