Le Procès De La RIAA Contre Les Créateurs De Musique IA

Le monde de la musique est en ébullition suite à la décision de la Recording Industry Association of America (RIAA) de poursuivre en justice deux entreprises pionnières dans la musique générée par intelligence artificielle, Udio et Suno. Ce procès sans précédent soulève de nombreuses questions complexes et controversées sur les droits d’auteur et la place de l’IA dans l’industrie musicale.

La RIAA attaque Udio et Suno pour violations des droits d’auteur

La RIAA, qui représente les plus grandes maisons de disques comme Universal Music Group, Sony Music Entertainment et Warner Records, accuse Udio et Suno d’avoir utilisé du contenu protégé par le droit d’auteur sans autorisation pour entraîner leurs modèles d’IA. Cela aurait permis de créer des chansons imitant de manière troublante des œuvres existantes.

Pour étayer ses accusations, la RIAA a fourni plusieurs exemples frappants, comme le titre « Deep down in Louisiana close to New Orle » généré par Suno qui rappelle fortement « Johnny B. Goode » de Chuck Berry, ou encore « Prancing Queen » imitant « Dancing Queen » d’ABBA. Des similitudes qui illustrent la capacité de l’IA à reproduire le style et les paroles d’artistes établis.

Udio et Suno se défendent

Face à ces poursuites, Udio et Suno nient toute violation de droits d’auteur. Ils affirment que leurs modèles d’IA sont conçus pour générer du contenu original et transformé plutôt que pour copier des œuvres existantes.

Notre technologie ne mémorise ni ne régurgite des créations pré-existantes, mais compose des morceaux entièrement nouveaux.

— Mikey Shulman, PDG de Suno

Suno souligne également qu’il n’autorise pas les invites utilisateurs spécifiant des artistes particuliers, renforçant l’idée que ses sorties sont des créations originales.

Au cœur du débat : l’utilisation de l’IA dans la création artistique

Au-delà du simple cas Udio/Suno, ce procès cristallise les tensions croissantes entre l’industrie musicale traditionnelle et les entreprises technologiques développant des outils d’IA pour la création de contenus artistiques. Plusieurs cas de musique générée par IA ont déjà suscité la polémique :

  • La fausse chanson de Drake créée par IA qui avait fait le buzz l’an dernier
  • Le retrait temporaire du catalogue d’Universal Music Group de TikTok suite à des désaccords de licence et des inquiétudes sur le contenu IA
  • Les mesures de YouTube pour supprimer la musique IA à la demande des ayants droit

Autant d’exemples qui illustrent la complexité grandissante à faire respecter le droit d’auteur à l’ère de l’intelligence artificielle. Les artistes et labels demandent plus de transparence et de contrôle sur l’utilisation de leurs œuvres pour entraîner des modèles d’IA.

Un procès aux enjeux majeurs pour l’avenir de l’industrie musicale

Déposées devant les tribunaux fédéraux de Boston (pour Suno) et New York (pour Udio), les poursuites de la RIAA réclament des dommages et intérêts pouvant atteindre 150 000 dollars par œuvre contrefaite, en plus d’autres compensations. Elles pourraient faire jurisprudence et redéfinir les règles entourant la musique IA.

Au-delà de l’aspect juridique, c’est bien la place de l’intelligence artificielle dans la création artistique qui est en jeu. Entre fascination pour les prouesses technologiques et craintes de voir les artistes dépossédés, le débat promet d’être animé dans les prochains mois. L’issue de ce procès sera scrutée de près par tous les acteurs de l’industrie musicale.

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