Il y a à peine deux mois, Apple TV+ sortait en grandes pompes « Wolfs », un film réunissant les stars George Clooney et Brad Pitt. Mais voilà qu’un coup de théâtre vient secouer ce projet : Jon Watts, le scénariste et réalisateur, a annoncé vendredi dernier l’annulation pure et simple de la suite qui était prévue. La raison ? Il a déclaré au site Deadline qu’il ne faisait « plus confiance à Apple en tant que partenaire créatif ».
Un changement de cap chez Apple qui passe mal
D’après les informations qui circulent, Apple serait en train de revoir sa stratégie concernant les films. « Wolfs » en est le parfait exemple : initialement prévu pour bénéficier d’une large sortie en salles, le long-métrage s’est finalement contenté d’une exposition limitée au cinéma pendant une seule semaine avant d’atterrir sur Apple TV+. Une décision qui, selon Jon Watts, a été « une totale surprise, prise sans aucune explication ni discussion ».
J’ai été complètement choqué et leur ai demandé de ne pas inclure la nouvelle selon laquelle j’écrivais une suite. Ils ont ignoré ma requête et l’ont quand même annoncé dans leur communiqué de presse, vraisemblablement pour donner un spin positif à leur virage streaming.
Jon Watts, réalisateur de « Wolfs »
Face à cette situation, le cinéaste dit avoir « discrètement rendu l’argent qu’ils m’avaient donné pour la suite » et purement annulé le projet. Une décision radicale qui illustre les tensions croissantes entre les créateurs et les plateformes, dont les intérêts et les méthodes divergent parfois.
Apple mise de plus en plus sur le streaming
Ce revirement stratégique de la part d’Apple s’inscrit dans un contexte de concurrence exacerbée entre les différents acteurs du streaming. Avec des mastodontes comme Netflix, Disney+ ou Amazon Prime Video, difficile pour un « petit nouveau » comme Apple TV+ de se faire une place. La marque à la pomme semble donc privilégier les contenus directement disponibles sur sa plateforme, au détriment des sorties cinéma traditionnelles.
Une approche qui n’est pas sans risque, comme le montre l’exemple de « Wolfs ». En bousculant les habitudes et en court-circuitant les créateurs, Apple s’expose à des réactions épidermiques comme celle de Jon Watts. D’autres réalisateurs et scénaristes pourraient à l’avenir se montrer réticents à travailler avec le géant de Cupertino, de peur de voir leur vision sacrifiée sur l’autel du streaming.
Trouver un équilibre entre ambitions artistiques et impératifs économiques
Le défi pour Apple, comme pour les autres plateformes, sera donc de réussir à concilier ses ambitions en matière de streaming avec les aspirations des talents créatifs. Car si les abonnés sont évidemment cruciaux, les contenus originaux et de qualité le sont tout autant pour se démarquer.
Il faudra sans doute trouver un juste milieu, un équilibre subtil entre impératifs économiques et liberté artistique. Les prochains mois nous diront si Apple parvient à rétablir la confiance avec le milieu du cinéma, ou si l’affaire « Wolfs » n’était que la partie émergée d’un iceberg de frustrations. Une chose est sûre : dans la guerre du streaming, les dégâts collatéraux risquent d’être nombreux.
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