L’intelligence artificielle (IA) est sur toutes les lèvres dans le monde des startups et de la tech. Mais tout le monde n’est pas convaincu par la façon dont les entreprises intègrent l’IA dans leurs produits. C’est notamment le cas de Parker Conrad, fondateur de Rippling, une startup RH valorisée à 13,5 milliards de dollars.
Des fonctionnalités d’IA pas toujours utiles
Lors d’une récente apparition dans le podcast Found, Parker Conrad a exprimé son scepticisme quant à l’utilité de certaines implémentations d’IA, en particulier dans les logiciels RH :
Personne ne veut vraiment discuter avec son logiciel RH au-delà de la nouveauté du genre « oh, ça me répond ».
– Parker Conrad, fondateur de Rippling
Selon lui, trop d’entreprises se contentent d’ajouter des fonctionnalités d’IA gadgets à leurs produits, sans réelle valeur ajoutée. Il estime qu’il y a beaucoup de « poudre aux yeux » dans le monde de l’IA, même s’il reconnaît que cette technologie sera transformatrice à terme.
Une course folle à l’IA
Cette tendance à « saupoudrer » de l’IA partout s’explique par la frénésie actuelle autour de cette technologie. Les startups cherchent à tout prix à capitaliser sur l’engouement pour l’IA, quitte à forcer le trait. Parker Conrad ironise :
Si je suis une entreprise SaaS, mon multiple de valorisation est de 7x, mais si je change mon nom en ajoutant « .ai », il passe à 50x.
– Parker Conrad
Et les chiffres lui donnent raison. Au premier semestre 2023, les entreprises d’IA ont capté 41% du capital-risque aux États-Unis, levant 38,6 milliards de dollars sur un total de 93,4 milliards investis dans les startups américaines.
L’IA va transformer les entreprises, mais pas comme on le croit
Si Parker Conrad reste réservé sur les agents conversationnels, il est convaincu que l’IA aura un impact majeur dans un autre domaine : la capacité à absorber et analyser des quantités massives d’informations non structurées. Cela permettra aux entreprises de mieux comprendre leur activité, en identifiant par exemple les anomalies et les points d’attention.
Mais il faudra du temps pour que ces bénéfices se matérialisent à grande échelle. En attendant, gare à la fatigue de l’IA ! À force de surjouer l’IA et de multiplier les effets d’annonce, les entreprises risquent de lasser leurs utilisateurs et de susciter un effet de rejet.
Vers une adoption raisonnée de l’IA
Plutôt que de courir après la dernière mode, les startups doivent réfléchir à la façon dont l’IA peut réellement améliorer leurs produits et apporter de la valeur à leurs clients. Cela passe par une meilleure compréhension des forces et des limites des technologies d’IA actuelles, et par une vision à long terme de leur intégration dans les processus métier.
Les investisseurs commencent d’ailleurs à s’interroger sur le retour sur investissement de l’IA. Après des années de hype et de promesses, ils attendent désormais des preuves tangibles de l’impact de l’IA sur la performance des entreprises.
En fin de compte, c’est l’usage qui fera la différence, pas la technologie en soi. Les startups qui sauront tirer parti de l’IA de manière pertinente et créative, en restant focalisées sur les besoins réels de leurs utilisateurs, seront les grandes gagnantes de cette révolution technologique.