L’année 2024 a été marquée par une recrudescence des attaques d’ingénierie sociale ciblant les entreprises. Cette technique, qui consiste à exploiter les failles humaines plutôt que technologiques, s’avère particulièrement efficace pour piéger les nouveaux employés. Pourquoi représente-t-elle un tel défi et comment s’en prémunir ? Décryptage.
L’ingénierie sociale, une menace protéiforme
L’ingénierie sociale recouvre un vaste éventail de techniques visant à manipuler les individus pour obtenir des informations confidentielles ou les inciter à réaliser des actions compromettantes. Parmi les plus répandues en 2024, on retrouve :
- Le phishing (hameçonnage), qui consiste à usurper l’identité d’organismes officiels pour soutirer des données personnelles
- La fraude au président, où un hacker se fait passer pour un dirigeant de l’entreprise
- La compromission d’e-mails professionnels (BEC), impliquant qu’un pirate usurpe l’identité d’un contact professionnel légitime
Ces attaques misent sur des leviers psychologiques comme la confiance, la hâte ou la crainte de l’autorité pour pousser les victimes à l’erreur. Elles sont d’autant plus pernicieuses qu’elles se font de plus en plus ciblées et réalistes.
Les nouveaux collaborateurs, cibles privilégiées
Les pirates ciblent en priorité les nouveaux employés, particulièrement vulnérables du fait de leur méconnaissance des process internes. Il leur est en effet plus difficile d’évaluer le réalisme d’un message provenant supposément d’un supérieur hiérarchique et contenant une demande spécifique.
Les hackers sont extrêmement bien informés et utilisent l’ingénierie sociale au préalable afin d’appliquer les méthodes avec lesquelles ils travaillent de manière particulièrement efficace.
– Sören Schulte, expert en sécurité des e-mails chez Retarus
Miser sur la formation et des solutions unifiées
Pour faire face à cette menace, les entreprises doivent adopter une approche globale articulée autour de deux axes :
- La formation, en sensibilisant les collaborateurs dès leur arrivée aux politiques de sécurité et aux comportements à risque, via des sessions régulières et interactives
- Le déploiement de solutions de sécurité des e-mails intégrées et intuitives (chiffrement, vérification d’identité, anti-phishing, bac à sable…)
Il est aussi essentiel de prendre en compte les spécificités générationnelles. La génération Z doit ainsi être sensibilisée aux conséquences concrètes d’un comportement à risque, tandis que les générations plus âgées ont besoin d’être accompagnées face aux évolutions du paysage numérique.
En adoptant une posture proactive alliant formation et solutions techniques, les organisations pourront créer un environnement de travail plus sûr pour tous, et particulièrement pour leurs nouvelles recrues. Car si le risque zéro n’existe pas, anticiper reste le meilleur moyen de déjouer les pièges de l’ingénierie sociale.