L’Interdiction des Flux Addictifs pour les Mineurs en Californie

La Californie vient de franchir un pas important dans la protection des mineurs en ligne. Mardi soir, un juge fédéral a rejeté la contestation du groupe de pression technologique NetChoice contre la loi SB 976 récemment adoptée par l’État. Cette loi révolutionnaire interdit aux entreprises de proposer des « flux addictifs » aux mineurs sans le consentement parental.

Qu’est-ce qu’un flux addictif ?

La loi SB 976 définit un flux addictif comme un algorithme qui sélectionne et recommande du contenu aux utilisateurs en fonction de leur comportement, et non de leurs préférences explicites. Cela englobe les fils d’actualité et les recommandations personnalisées omniprésents sur les réseaux sociaux et les plateformes de divertissement.

« Les enfants passent en moyenne plus de 8 heures par jour sur les écrans, dont une grande partie sur les réseaux sociaux et les jeux vidéo. »

– American Academy of Child & Adolescent Psychiatry

De nombreuses études ont montré que ces flux peuvent créer une dépendance, en particulier chez les jeunes dont le cerveau est encore en développement. Ils exploitent les faiblesses psychologiques pour maximiser l’engagement et le temps passé, souvent au détriment du bien-être mental.

Quelles sont les implications de la loi ?

À partir du 1er janvier 2027, les entreprises opérant en Californie devront :

  • Obtenir le consentement parental avant de fournir un flux addictif à un mineur
  • Utiliser des techniques de vérification de l’âge pour identifier les utilisateurs mineurs
  • Ajuster les flux en conséquence pour les utilisateurs identifiés comme mineurs

Cette loi aura un impact majeur sur les géants de la technologie comme Meta, Google et TikTok, qui devront repenser leurs algorithmes et leurs pratiques de ciblage des jeunes utilisateurs. Cela pourrait ouvrir la voie à une expérience en ligne plus saine et plus transparente pour les mineurs.

L’opposition de l’industrie technologique

Sans surprise, la loi a rencontré une forte résistance de la part des entreprises technologiques. En novembre, le groupe de pression NetChoice, dont les membres incluent Meta, Google et Twitter, a intenté un procès pour bloquer la loi SB 976 dans son intégralité, arguant qu’elle violait le Premier Amendement.

Le juge a rejeté la demande d’injonction de NetChoice, permettant ainsi l’entrée en vigueur de l’interdiction des flux addictifs. Cependant, il a bloqué d’autres éléments de la loi, notamment une restriction sur les notifications nocturnes pour les mineurs.

Une tendance croissante à la régulation

La Californie n’est pas le seul État à s’attaquer à ce problème. En juin dernier, New York a adopté une législation similaire visant à protéger les mineurs des méfaits des réseaux sociaux. Au niveau fédéral, des projets de loi comme le KIDS Act et le CAMRA Act cherchent à imposer de nouvelles règles pour la confidentialité et la sécurité des enfants en ligne.

Avec la multiplication des preuves scientifiques sur les dommages causés par les flux addictifs, en particulier sur les jeunes esprits, il est clair que la régulation de ces pratiques est devenue un impératif. La décision du juge californien est un pas important dans cette direction, mais il reste encore beaucoup à faire pour créer un environnement numérique vraiment sûr et épanouissant pour nos enfants.

Les années à venir seront décisives pour façonner l’avenir de la régulation technologique et la protection des utilisateurs vulnérables. Espérons que l’exemple de la Californie inspirera d’autres législateurs à agir avec audace pour relever ce défi crucial de notre temps.

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