Le paysage de l’intelligence artificielle est en pleine effervescence, avec des géants de la technologie comme Alphabet qui investissent massivement dans des startups prometteuses telles qu’Anthropic. Cependant, ces mouvements stratégiques ne passent pas inaperçus aux yeux des régulateurs. Au Royaume-Uni, l’autorité de la concurrence, la Competition and Markets Authority (CMA), vient d’annoncer le lancement d’une enquête formelle sur les investissements d’Alphabet dans Anthropic.
Alphabet mise gros sur Anthropic
Alphabet, maison mère de Google, a déjà injecté des sommes colossales dans Anthropic. Selon les rapports, un premier investissement de 300 millions de dollars a été réalisé début 2022, suivi d’un autre de 2 milliards de dollars. Ces montants témoignent de la confiance qu’accorde Alphabet à cette jeune pousse de San Francisco, âgée de seulement trois ans, mais déjà considérée comme une rivale sérieuse dans le domaine de l’IA.
Amazon aussi dans la course
Anthropic attire également d’autres grands noms, comme Amazon qui a investi pas moins de 4 milliards de dollars dans la startup. La CMA s’était penchée sur ce partenariat, mais avait conclu le mois dernier qu’elle ne pouvait pas l’examiner en vertu des règles actuelles sur les fusions et acquisitions, compte tenu de la taille et de la portée de l’accord.
Pourquoi l’investissement d’Alphabet est-il scruté ?
Le fait que la CMA ait décidé que l’investissement d’Alphabet dans Anthropic justifie une « situation de fusion pertinente » est révélateur. Cela suggère que :
- Les termes de l’investissement d’Alphabet dans Anthropic diffèrent de ceux d’Amazon.
- L’accord d’Alphabet pourrait nuire à la concurrence d’une manière que le partenariat avec Amazon ne le ferait pas.
Anthropic est libre d’utiliser plusieurs fournisseurs de cloud et le fait, et nous n’exigeons pas de droits technologiques exclusifs.
– Un porte-parole de Google
La CMA passe à l’action
La CMA affirme disposer de « suffisamment d’informations » concernant le partenariat pour lancer une enquête. Elle devra ensuite décider, d’ici le 19 décembre 2024, si l’affaire doit faire l’objet d’une enquête plus approfondie dite de « phase 2 ». Cette décision sera déterminante pour Alphabet et Anthropic, mais aussi pour l’avenir de la concurrence dans le secteur de l’IA.
L’IA, un enjeu stratégique et réglementaire
Cette enquête met en lumière les défis réglementaires posés par l’essor de l’IA. Alors que les géants technologiques investissent massivement pour s’imposer sur ce marché prometteur, les autorités de régulation tentent de s’adapter pour préserver une concurrence saine et équitable. Le Royaume-Uni, à travers la CMA, semble déterminé à jouer un rôle de premier plan dans cette bataille.
L’issue de cette enquête sera suivie de près par l’ensemble de l’écosystème de l’IA. Elle pourrait en effet créer un précédent et influencer la manière dont les investissements dans les startups d’IA sont appréhendés par les régulateurs du monde entier. Une chose est sûre : dans la course à l’IA, la vigilance des autorités de concurrence sera plus que jamais de mise.