L’UE Donne la Priorité aux Startups Pour Stimuler l’Innovation

Alors que l’Union européenne s’apprête à renouveler son équipe dirigeante pour les cinq prochaines années, la présidente Ursula von der Leyen a clairement affiché ses priorités : soutenir les startups européennes pour combler le retard en matière d’innovation. Dans un discours prononcé devant le Parlement européen, elle a souligné l’importance de « débloquer plus de soutien pour que les startups prennent de l’ampleur » et de « réduire les formalités administratives qui peuvent empêcher les entreprises de tirer pleinement parti de l’accès aux 27 États membres du marché unique de l’UE ».

L’Europe à la traîne sur les « scale-ups »

Si l’Europe parvient globalement à créer autant de startups que les États-Unis, elle accuse un retard important quand il s’agit de les faire grandir, les fameuses « scale-ups ». Selon von der Leyen, seul un tiers des brevets déposés en Europe sont exploités commercialement, contre deux tiers outre-Atlantique. Pour y remédier, elle compte « investir davantage et mieux cibler » les efforts.

Un commissaire dédié aux startups et technologies de pointe

Signe de cette volonté, pour la première fois, un portefeuille de commissaire européen sera entièrement consacré aux startups, confié à la Bulgare Ekaterina Zaharieva. Autre première, les « technologies de pointe » seront supervisées par la Finlandaise Henna Virkkunen, chargée de favoriser « la prochaine vague de technologies de pointe » sur le Vieux Continent.

Pour que l’Europe rattrape son retard, nous devrons aussi rendre les choses plus faciles pour nos entreprises.

– Ursula von der Leyen

Augmenter les investissements privés

Côté financement, von der Leyen juge « urgent » d’attirer davantage d’investissements privés en Europe. Actuellement, les dépenses de R&D des entreprises européennes ne représentent que 1,3% du PIB, contre 1,9% en Chine et 2,4% aux États-Unis. Des réformes seront proposées pour s’assurer que « les entreprises européennes puissent trouver les capitaux dont elles ont besoin ici en Europe ».

Simplifier les régulations pour déployer le marché unique

Enfin, pour alléger le « fardeau réglementaire » pesant sur les entreprises, la présidente de la Commission veut introduire de nouvelles « législations omnibus » qui passeront au crible les règles secteur par secteur. L’objectif : « revenir à ce que le marché unique fait de mieux, et faciliter les affaires à travers l’Europe ». La tâche sera confiée au commissaire à l’économie et à la productivité, le Letton Valdis Dombrovskis.

Cette nouvelle priorité donnée à l’innovation devrait plaire à l’écosystème des startups européennes. Reste à savoir si elle se traduira dans les faits par davantage de réussites à l’échelle mondiale. Car au-delà des régulations, c’est aussi un changement de mentalités qui sera nécessaire, pour que les investisseurs européens prennent plus de risques sur des paris technologiques de long terme.

  • Des commissaires dédiés aux startups et « technologies de pointe »
  • Stimuler les investissements privés pour combler le retard en R&D
  • Simplifier les régulations pour tirer parti du marché unique

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