L’Union Européenne vient de désigner le site pornographique XNXX comme soumis au plus haut niveau de régulation de contenu en ligne prévu par son Digital Services Act (DSA). XNXX rejoint ainsi Pornhub, Stripchat et XVideos, trois autres géants du porno qui avaient obtenu ce statut en décembre dernier. Une décision qui devrait pousser ces plateformes à renforcer drastiquement leur modération.
Vers une vérification obligatoire de l’âge des utilisateurs ?
Avec cette nouvelle classification, l’UE envoie un signal fort. Elle souhaite que le DSA contraigne les sites pornos les plus populaires à mettre en place une vérification de l’âge robuste pour empêcher les mineurs d’accéder à des contenus inappropriés. Jusqu’à présent, les autres « VLOP » (Very Large Online Platforms) dans l’adult se contentaient de demander aux utilisateurs de déclarer eux-mêmes avoir plus de 18 ans.
Ces obligations comprennent l’adoption de mesures spécifiques pour responsabiliser et protéger les utilisateurs en ligne, pour empêcher les mineurs d’accéder au contenu pornographique en ligne, y compris avec des outils de vérification de l’âge.
La Commission Européenne
Transparence des algorithmes et évaluation des risques exigées
Au-delà de la protection des mineurs, le statut de VLOP impose à XNXX et consorts toute une série d’obligations supplémentaires visant à rendre leurs algorithmes plus transparents et à réduire leurs impacts sociétaux négatifs :
- Fournir un accès aux données publiques pour les chercheurs
- Publier un référentiel des publicités diffusées
- Réaliser des évaluations des risques et soumettre des rapports
XNXX a désormais quatre mois, soit jusqu’à mi-novembre, pour se conformer à ces nouvelles règles. Des sanctions allant jusqu’à 6% du chiffre d’affaires annuel mondial sont prévues en cas de manquement.
L’UE muscle son contrôle sur les géants du web
Avec le DSA, l’Union Européenne centralise la supervision des très grandes plateformes, là où le contrôle des règles générales reste du ressort des autorités nationales. Plusieurs enquêtes sont déjà en cours concernant de potentielles infractions de VLOP comme X (ex-Twitter), TikTok, AliExpress, Facebook ou Instagram.
La liste des entreprises concernées ne cesse de s’allonger, passant de 19 en avril 2023 à 25 aujourd’hui. Une tendance qui illustre la volonté de Bruxelles de garder un œil attentif sur les évolutions du marché numérique et d’y faire respecter ses valeurs.