Dans un monde où l’intelligence artificielle redéfinit les frontières de l’innovation, une question brûle les lèvres : qui dominera la course à la superintelligence, cette IA capable de surpasser les capacités humaines ? Alors que les géants technologiques s’affrontent, Meta vient de frapper un grand coup en lançant son ambitieux projet Meta Superintelligence Labs (MSL). En recrutant des figures emblématiques comme Daniel Gross, ancien PDG de Safe Superintelligence, et en s’appuyant sur des investissements colossaux, Meta se positionne comme un acteur incontournable de l’IA. Plongeons dans cette stratégie audacieuse qui secoue l’écosystème des startups et redessine l’avenir de la technologie.
Une ambition démesurée : vers la superintelligence
Meta, sous la houlette de son PDG Mark Zuckerberg, ne fait pas les choses à moitié. En annonçant la création de Meta Superintelligence Labs, l’entreprise affiche clairement son objectif : développer une superintelligence, une IA capable de rivaliser, voire de dépasser, les capacités cognitives humaines dans des domaines comme la créativité scientifique ou la résolution de problèmes complexes. Ce projet ne se contente pas de regrouper les équipes existantes de Meta – celles travaillant sur les modèles de fondation, les applications produits et la recherche fondamentale (FAIR) – mais intègre également un nouveau laboratoire dédié aux modèles IA de nouvelle génération. Cette approche holistique vise à accélérer l’innovation à une échelle rarement vue dans l’industrie.
« À mesure que le rythme des progrès en IA s’accélère, le développement de la superintelligence devient tangible. Je suis pleinement engagé à faire de Meta un leader dans ce domaine. »
– Mark Zuckerberg, PDG de Meta
Ce virage stratégique intervient dans un contexte de compétition acharnée avec des acteurs comme OpenAI, Google, et Microsoft, qui investissent massivement dans l’IA. Mais Meta se distingue par une approche agressive, combinant acquisitions stratégiques et recrutements de haut vol.
Daniel Gross : un recrutement qui fait des vagues
Parmi les annonces marquantes, le recrutement de Daniel Gross, ancien PDG de Safe Superintelligence (SSI), a suscité un vif intérêt. SSI, une startup valorisée à 32 milliards de dollars et co-fondée par l’ex-scientifique en chef d’OpenAI, Ilya Sutskever, était initialement dans le viseur de Meta pour une acquisition. Face au refus de Sutskever, Meta a pivoté avec agilité, convainquant Gross de rejoindre ses rangs pour renforcer son équipe de recherche en IA. Ce recrutement illustre la stratégie de Meta : attirer les esprits les plus brillants, même au prix d’offres financières vertigineuses.
Gross, qui a précédemment fondé la startup Cue (acquise par Apple) et dirigé les efforts en apprentissage automatique chez Apple, apporte une expertise précieuse. Son expérience en tant que partenaire chez Y Combinator et co-fondateur de SSI fait de lui une figure clé pour piloter des projets d’envergure. Aux côtés de Gross, Meta a également recruté Nat Friedman, ancien PDG de GitHub, qui se concentrera sur le développement de produits IA et la recherche appliquée. Ces deux leaders, associés à Alexandr Wang, ex-PDG de Scale AI, forment un trio redoutable à la tête de MSL.
Une stratégie d’acquisitions et d’investissements massifs
Meta ne se contente pas de recruter des talents individuels ; l’entreprise adopte une stratégie globale pour renforcer ses capacités en IA. En juin 2025, Meta a investi 14,3 milliards de dollars pour acquérir une participation de 49 % dans Scale AI, une startup spécialisée dans l’annotation de données, essentielle pour entraîner les modèles d’IA. Cette opération a permis de recruter Alexandr Wang, considéré par Zuckerberg comme « l’un des fondateurs les plus impressionnants de sa génération ». Wang prend désormais les rênes de MSL en tant que Chief AI Officer.
En parallèle, Meta a tenté d’acquérir d’autres startups prometteuses comme Perplexity ou Thinking Machines Lab, sans succès pour le moment. Cependant, l’entreprise a réussi à prendre une participation dans NFDG, le fonds de capital-risque de Gross et Friedman, qui a investi dans des startups IA de premier plan comme Perplexity et Character.AI. Cette approche combine acquisitions stratégiques et recrutements ciblés pour consolider la position de Meta dans l’écosystème IA.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- 14,3 milliards de dollars investis dans Scale AI.
- 11 nouveaux chercheurs recrutés, issus d’OpenAI, Anthropic, et Google.
- Une tentative d’acquisition de Safe Superintelligence pour 32 milliards de dollars.
Un casting de rêve pour l’IA
Meta Superintelligence Labs ne se limite pas à ses leaders. L’entreprise a recruté une équipe impressionnante de chercheurs, souvent débauchés chez des concurrents directs. Parmi eux, des experts comme Trapit Bansal, pionnier dans l’application de l’apprentissage par renforcement à la raisonnement en chaîne de pensée, ou Huiwen Chang, qui a contribué aux fonctionnalités de génération d’images de GPT-4o. Ces talents apportent une expertise pointue dans des domaines clés comme les modèles multimodaux, l’interprétabilité des modèles, et la synthèse texte-image.
Voici quelques profils marquants :
- Shuchao Bi : a dirigé le développement du mode vocal de GPT-4o.
- Jack Rae : ancien chercheur chez DeepMind, spécialisé dans les modèles avancés.
- Joel Pobar : ingénieur chez Anthropic et vétéran de Meta.
Ces recrutements, souvent accompagnés d’offres financières colossales, témoignent de l’intensité de la guerre des talents dans l’IA. Selon certaines rumeurs, Meta aurait proposé des primes de signature atteignant plusieurs dizaines de millions de dollars, bien que des allégations de bonus à 100 millions aient été démenties par le CTO de Meta.
Pourquoi cette course effrénée à l’IA ?
La création de MSL s’inscrit dans une dynamique plus large : la quête de la superintelligence est perçue comme une étape décisive pour l’avenir de la technologie. Contrairement à une IA spécialisée, comme un chatbot ou un outil de reconnaissance d’images, la superintelligence vise à exceller dans tous les domaines de la cognition humaine. Pour les entreprises technologiques, c’est un Graal qui pourrait transformer des secteurs entiers, de la santé à l’éducation en passant par le commerce.
Pour Meta, cette ambition est aussi une question de survie stratégique. Après avoir été critiquée pour son retard dans la course à l’IA face à des acteurs comme OpenAI, Meta cherche à rattraper son retard. Le lancement de son modèle Llama 4 a été retardé en raison d’améliorations insuffisantes, mais avec MSL, Meta semble prête à accélérer le développement de ses technologies. L’entreprise investit également dans des infrastructures massives, comme des centres de données alimentés par plus d’un gigawatt d’énergie renouvelable, pour soutenir ses ambitions.
Les défis de la superintelligence
Si la vision de Meta est audacieuse, elle n’est pas sans défis. Le concept même de superintelligence reste flou, sans définition formelle. Les experts s’accordent à dire qu’il s’agit d’une IA surpassant les humains dans presque tous les domaines, mais les implications éthiques et techniques sont immenses. Comment garantir la sécurité d’une telle technologie ? Comment éviter qu’elle ne soit utilisée à des fins nuisibles ? Meta, en s’appuyant sur des figures comme Daniel Gross, connu pour son approche sécuritaire chez SSI, semble vouloir intégrer ces considérations dès le départ.
« La superintelligence est à la fois une opportunité historique et une responsabilité immense. Nous devons avancer avec prudence et ambition. »
– Daniel Gross, ex-PDG de Safe Superintelligence
En outre, la concurrence est féroce. OpenAI, Google, et Microsoft ne restent pas les bras croisés. Microsoft, par exemple, a dépensé 650 millions de dollars pour acquérir une partie de l’équipe d’Inflection AI, tandis qu’Amazon a recruté des talents chez Adept. Meta doit non seulement innover rapidement, mais aussi retenir ses nouveaux talents face à des contre-offres agressives de ses rivaux.
Un impact sur l’écosystème des startups
Le pari de Meta sur l’IA ne se limite pas à ses propres laboratoires. En attirant des talents de startups comme Safe Superintelligence ou Scale AI, Meta redessine l’écosystème entrepreneurial. Les startups, souvent à court de ressources face aux géants technologiques, risquent de perdre leurs meilleurs éléments. Cependant, les investissements de Meta, comme sa participation dans NFDG, pourraient aussi stimuler l’innovation en finançant de nouveaux projets.
Pour les entrepreneurs et les marketeurs, cette dynamique offre des opportunités :
- Collaborer avec des géants comme Meta pour accéder à des ressources massives.
- Développer des solutions IA complémentaires pour s’intégrer dans l’écosystème de MSL.
- Surfer sur la vague de l’IA pour attirer des investisseurs intéressés par la superintelligence.
Et maintenant, quel avenir pour Meta ?
Avec Meta Superintelligence Labs, Meta envoie un message clair : l’entreprise est prête à tout pour dominer la prochaine ère de l’IA. En combinant des talents de classe mondiale, des investissements massifs, et une vision audacieuse, Meta se positionne comme un sérieux concurrent dans la course à la superintelligence. Mais le chemin est encore long, et les défis – techniques, éthiques, et concurrentiels – sont nombreux.
Pour les professionnels du marketing, des startups, et de la technologie, cette initiative est une invitation à repenser leurs stratégies. Comment tirer parti des avancées en IA pour innover ? Comment rivaliser ou collaborer avec des géants comme Meta ? Une chose est sûre : l’ère de la superintelligence approche, et Meta compte bien en être le fer de lance.