NeuroBionics : Des Fibres Fines Comme des Cheveux Pour Soigner le Cerveau

Imaginez un traitement révolutionnaire pour les troubles neurologiques qui ne nécessite pas de percer un trou dans le crâne. C’est précisément ce que vise à réaliser NeuroBionics, une spin-off du MIT âgée de seulement 18 mois. Leur approche audacieuse ? Introduire des fibres bioélectriques de l’épaisseur d’un cheveu dans les vaisseaux sanguins du cerveau pour délivrer une thérapie de neuromodulation.

Une Alternative Moins Invasive à la Stimulation Cérébrale Profonde

Traditionnellement, lorsque certains troubles ne répondent pas aux médicaments, des électrodes métalliques sont implantées dans le cerveau pour produire des impulsions électriques et contrôler les mouvements anormaux. C’est ce qu’on appelle la stimulation cérébrale profonde, qui nécessite de percer un trou dans le crâne. Le dispositif de NeuroBionics offre une alternative beaucoup moins invasive.

Au lieu d’électrodes en métal, NeuroBionics utilise des nanotubes de carbone pour fabriquer ses fibres bioélectriques. Bien que les métaux soient peu toxiques et conducteurs d’électricité, ils peuvent se dissoudre avec le temps, limitant leur durée de vie et endommageant les tissus. Les nanotubes de carbone, eux, sont moins chers, plus durables et facilitent la réalisation d’IRM.

10 Ans de Recherche au MIT Pour Donner Vie au Projet

Toute cette technologie est le fruit de 10 années de recherche sur la technologie des fibres au MIT. MJ Antonini, le PDG de NeuroBionics, a cofondé l’entreprise alors qu’il était encore étudiant à l’école, où il a obtenu trois brevets donnant au MIT une petite participation dans l’entreprise.

Antonini a un parcours atypique, avec un double doctorat de Harvard et du MIT à travers un programme spécifique combinant études médicales et ingénierie. Après ses études, il a décidé d’aller au-delà de la recherche pour créer un produit et une entreprise médicale à part entière.

Un Long Chemin Vers la Commercialisation

Bien qu’Antonini et les investisseurs comme Steve Jurvetson de Future Ventures soient convaincus du potentiel révolutionnaire de cette technologie, il faudra encore du temps avant de la voir sur le marché. NeuroBionics vient de lever 5 millions de dollars pour finaliser son dispositif clinique.

Ensuite, il faudra démontrer la sécurité et l’efficacité sur des cochons, obtenir l’approbation de la FDA, puis lancer les premières études de faisabilité chez l’homme. Lorsqu’on lui demande quand la technologie pourrait réellement être commercialisée, Antonini évoque prudemment 2030.

Un Potentiel d’Applications Immense

Si tout se passe bien, NeuroBionics pourrait révolutionner le traitement de nombreux troubles neurologiques comme la dépression, l’épilepsie et la maladie de Parkinson. Mais les ambitions ne s’arrêtent pas là. À terme, les fibres bioélectriques pourraient aussi servir à délivrer des médicaments, détruire des tissus cérébraux et traiter des affections de la moelle épinière et du système nerveux périphérique.

La stimulation cérébrale profonde a démontré son efficacité pour les AVC, l’épilepsie, Parkinson, Alzheimer, les douleurs chroniques, les tremblements et d’autres troubles. Mais 99% des gens qui pourraient en bénéficier refusent à juste titre car cela nécessite une chirurgie à crâne ouvert avec des aiguilles implantées dans les régions profondes du cerveau.

– Steve Jurvetson, Future Ventures

Pour Jurvetson, la technologie de NeuroBionics ouvre grand ce marché, d’autant plus qu’aujourd’hui, seul un nombre restreint de grands hôpitaux avancés proposent cette chirurgie. Le « domaine d’application » pour le « stent minimalement invasif » de la start-up est, selon lui, « énorme ».

En Conclusion

NeuroBionics porte une vision audacieuse qui pourrait changer la vie de millions de personnes souffrant de troubles neurologiques. Bien qu’il reste encore un long chemin à parcourir, cette spin-off du MIT semble avoir les atouts pour relever le défi : une technologie prometteuse issue de 10 ans de recherche, une équipe qualifiée et des investisseurs de renom. Une start-up à suivre de près dans les années à venir !

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