OpenAI Riposte Face aux Allégations de Musk sur sa Transition vers le Profit

Le bras de fer juridique entre Elon Musk et OpenAI vient de prendre un nouveau tournant. L’entreprise d’intelligence artificielle a riposté vendredi en publiant une série d’emails et de textos qui, selon elle, montrent que la plainte de Musk est trompeuse. Au cœur de cette bataille : l’accusation par le milliardaire qu’OpenAI aurait abandonné sa mission initiale à but non lucratif pour rendre les fruits de ses recherches en IA accessibles à tous.

Des échanges révélateurs

Selon les messages publiés par OpenAI, Musk lui-même avait évoqué dès 2015 l’idée d’une OpenAI avec une composante à but non lucratif et une autre à but lucratif. Bien qu’initialement lancée en tant qu’organisme à but non lucratif, l’entreprise a ensuite fait face à des défis de financement quelques années plus tard.

Un échange daté du 13 juin 2017 montre Musk suggérant qu’OpenAI fusionne avec une startup hardware, possiblement Cerebras. Plusieurs membres de la direction d’OpenAI auraient acquiescé, ouvrant la voie à ce que Greg Brockman, président de l’entreprise, a qualifié de « recherche en IA + hardware à but lucratif ».

Vous ne pouvez pas poursuivre votre chemin vers l’intelligence artificielle générale.

OpenAI, en réponse à la plainte d’Elon Musk

Les exigences de Musk rejetées

Toujours selon OpenAI, Musk aurait exigé une participation majoritaire entre 50% et 60%, ainsi qu’une structure organisationnelle où il aurait « sans équivoque le contrôle initial de l’entreprise » et serait nommé PDG. Il serait même allé jusqu’à créer une société d’intérêt public appelée « Open Artificial Intelligence Technologies, Inc. » enregistrée dans le Delaware.

Mais la direction d’OpenAI a rejeté les conditions de Musk. Ce dernier aurait alors recommandé qu’OpenAI se scinde en Tesla, avec un budget d’un milliard de dollars qui « augmenterait de façon exponentielle ». Une proposition également rejetée par OpenAI.

La démission de Musk et la création de xAI

C’est à ce moment-là, en 2018, que Musk démissionne d’OpenAI et coupe largement les ponts avec sa direction. OpenAI affirme avoir offert à plusieurs reprises à Musk une participation dans son volet à but lucratif, offres qu’il aurait toujours déclinées.

L’année dernière, Musk a formé sa propre réponse à OpenAI, xAI. Peu après, l’entreprise a lancé Grok, un modèle d’IA qui alimente désormais plusieurs fonctionnalités sur le réseau social de Musk, X (anciennement Twitter). xAI propose également une API permettant aux clients d’intégrer Grok dans des applications, plateformes et services tiers.

Les allégations de Musk

Dans une plainte déposée fin novembre, les avocats de Musk allèguent qu’OpenAI prive xAI de capital en extorquant aux investisseurs la promesse de ne pas financer xAI et la concurrence. En octobre, le Financial Times rapportait qu’OpenAI exigeait des investisseurs de son dernier tour de financement qu’ils s’abstiennent également de financer ses rivaux, dont xAI.

La requête en injonction de Musk allègue également qu’OpenAI et Microsoft, son proche collaborateur et investisseur, partagent illégalement des informations et des ressources propriétaires. Google aurait également demandé des enquêtes sur la relation entre Microsoft et OpenAI, en particulier leurs accords d’informatique en nuage.

La pression du temps pour OpenAI

OpenAI est sous pression pour finaliser rapidement sa transition vers une entité à but lucratif. Selon Bloomberg, les investisseurs de son dernier tour de financement pourront récupérer leur argent si OpenAI n’effectue pas cette conversion dans les deux ans.

Cette bataille juridique met en lumière les enjeux cruciaux autour du développement et du financement de l’IA, ainsi que les tensions entre les visions concurrentes de son avenir. Alors que les géants de la tech s’affrontent pour dominer ce domaine en pleine expansion, il reste à voir comment ces différends façonneront le paysage de l’IA dans les années à venir.

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