Paul Graham Affirme que Sam Altman n’a pas été Renvoyé de Y Combinator

Dans une série de messages publiés sur X ce jeudi, Paul Graham, cofondateur de l’accélérateur de startups Y Combinator, a balayé d’un revers de main les allégations selon lesquelles Sam Altman, PDG d’OpenAI, aurait été poussé à démissionner de son poste de président de Y Combinator en 2019 en raison de potentiels conflits d’intérêts.

« Les gens prétendent que Y Combinator a viré Sam Altman », écrit Graham. « Ce n’est pas vrai. »

Le parcours de Sam Altman chez Y Combinator

Sam Altman est devenu partenaire chez Y Combinator en 2011, travaillant initialement à temps partiel. En février 2014, Paul Graham l’a nommé président de Y Combinator. Parallèlement, Altman a cofondé OpenAI en 2015 avec notamment Elon Musk et Peter Thiel, levant 1 milliard de dollars pour cette organisation à but non lucratif dédiée à la recherche sur l’intelligence artificielle.

Pendant plusieurs années, Altman a partagé son temps entre Y Combinator et OpenAI, dirigeant de fait les deux entités. Mais selon Graham, lorsqu’OpenAI a annoncé en 2019 la création d’une filiale à but lucratif dont Altman serait le PDG, Jessica Livingston, partenaire fondatrice de Y Combinator, lui a dit qu’il devait choisir entre OpenAI et Y Combinator.

Ils lui ont dit « s’il allait travailler à plein temps sur OpenAI, nous devrions trouver quelqu’un d’autre pour diriger YC, et il était d’accord », écrit Graham. « S’il avait dit qu’il allait trouver quelqu’un d’autre pour être PDG d’OpenAI afin de pouvoir se concentrer à 100% sur YC, nous aurions été d’accord aussi. »

Paul Graham, cofondateur de Y Combinator

Des rumeurs de renvoi démenties

La version de Graham contredit les informations selon lesquelles Altman aurait été contraint de démissionner de Y Combinator après que les partenaires de l’accélérateur aient affirmé qu’il faisait passer ses projets personnels, dont OpenAI, avant ses fonctions de président.

Selon un article du Washington Post en novembre dernier, Graham aurait même écourté un voyage à l’étranger pour venir personnellement mettre Altman à la porte. Helen Toner, ex-membre du conseil d’administration d’OpenAI, avait aussi affirmé dans un podcast que les vraies raisons du départ d’Altman de Y Combinator avaient été « étouffées à l’époque ».

La question des investissements croisés

Certains partenaires de Y Combinator se seraient offusqués de la participation indirecte qu’Altman détenait dans OpenAI alors qu’il était président de l’accélérateur. En effet, le fonds de dernière phase de YC avait investi 10 millions de dollars dans la filiale à but lucratif d’OpenAI.

Mais Graham affirme que cet investissement a été fait avant qu’Altman ne travaille à plein temps chez OpenAI – et que lui-même n’en avait pas connaissance jusqu’à récemment.

« Ce n’était pas un très gros investissement pour ces fonds », écrit Graham. « Et évidemment, cela ne m’influençait pas, puisque je l’ai découvert il y a 5 minutes. »

Paul Graham, cofondateur de Y Combinator

OpenAI sous pression ?

Les messages de Graham semblent étrangement synchronisés avec une tribune publiée dans The Economist par des membres du conseil d’administration d’OpenAI. Ceux-ci repoussent les affirmations d’anciennes administratrices selon lesquelles on ne peut pas faire confiance à Sam Altman pour « résister à la pression des incitations au profit ».

Ils n’ont peut-être pas tort. The Information rapporte qu’Altman envisage de transformer OpenAI en entreprise à but lucratif, sous la pression d’investisseurs comme Microsoft qui poussent la firme à prioriser les projets commerciaux.

Conclusion

Cette polémique illustre bien les défis auxquels font face les dirigeants de la Silicon Valley impliqués dans de multiples projets ambitieux et parfois concurrents. La frontière entre intérêts personnels et responsabilités professionnelles peut vite devenir floue, suscitant questionnements et controverses.

Sam Altman, qui a largement contribué à faire d’OpenAI un acteur majeur de l’IA, incarnera-t-il la dérive mercantile tant redoutée ou saura-t-il rester fidèle à la mission initiale de l’organisation ? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : dans l’écosystème bouillonnant des startups technologiques, les rebondissements sont monnaie courante et chaque décision est scrutée à la loupe.

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