Les géants de l’industrie pornographique en ligne sont dans le viseur de l’Europe. La Commission européenne a récemment exigé à Pornhub, XVideos et Stripchat de fournir des informations détaillées sur les mesures mises en place pour protéger les mineurs et empêcher la diffusion de contenus illégaux et violents. Une action forte pour mieux réguler un secteur souvent pointé du doigt.
Vérification de l’âge au cœur des préoccupations
La Commission s’intéresse tout particulièrement aux mécanismes de vérification de l’âge déployés par ces plateformes pour empêcher l’accès des mineurs à des contenus pornographiques. En effet, de nombreux jeunes peuvent facilement accéder à ce type de sites, avec des conséquences potentiellement néfastes sur leur développement psychologique et affectif.
Il est de notre devoir de protéger nos enfants des dangers d’internet, et les sites pornographiques doivent prendre leurs responsabilités.
Thierry Breton, Commissaire européen au Marché intérieur
Concrètement, Pornhub, XVideos et Stripchat doivent fournir des détails sur :
- Leurs procédures de contrôle de l’âge des utilisateurs
- La modération des contenus mis en ligne
- Leur organisation interne pour se conformer à la législation
Le Digital Services Act, un cadre renforcé
Cette demande intervient dans le cadre du nouveau Digital Services Act (DSA), un règlement européen entré en vigueur fin avril. Le DSA impose des obligations accrues aux grandes plateformes numériques en matière de modération des contenus illicites et préjudiciables.
Ainsi, les sites comme Pornhub doivent :
- Évaluer et atténuer les risques liés à l’utilisation de leurs services
- Retirer rapidement tout contenu illégal porté à leur connaissance
- Signaler aux autorités toute infraction pénale grave suspectée
Vers des sanctions en cas de manquements ?
Si cette demande d’information ne constitue pas une mise en cause à ce stade, elle représente un premier pas vers d’éventuelles procédures contre les sites pornographiques ne respectant pas leurs obligations. En cas d’infractions avérées, de lourdes amendes pourraient être infligées, allant jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires annuel mondial.
Les trois plateformes ont jusqu’au 4 juillet pour fournir les renseignements exigés par Bruxelles. Leurs réponses seront analysées attentivement et pourraient déboucher sur l’ouverture d’enquêtes formelles si des manquements sont constatés. L’Europe montre ainsi sa détermination à mieux encadrer l’industrie pornographique en ligne pour mieux protéger les publics vulnérables, au premier rang desquels les mineurs.
Cette initiative s’inscrit plus largement dans les efforts menés par les institutions européennes pour rendre l’internet plus sûr et éthique, à l’heure où le numérique occupe une place croissante dans nos vies. Un défi majeur et nécessaire pour bâtir une société digitale plus responsable.