Rapport du Département du Commerce soutient les modèles d’IA « ouverts »

Le marché de l’intelligence artificielle évolue à un rythme effréné, soulevant de nombreuses questions quant à la régulation et l’accessibilité de ces technologies révolutionnaires. Dans ce contexte, le Département du Commerce américain vient de publier un rapport qui apporte un éclairage intéressant sur les enjeux des modèles d’IA ouverts, également appelés « open-weight ».

Le rapport soutient les modèles « open-weight » comme Llama 3.1 de Meta

Rédigé par la NTIA (National Telecommunications and Information Administration), le rapport affirme que les modèles open-weight comme Llama 3.1 de Meta élargissent la disponibilité de l’IA générative aux petites entreprises, chercheurs, associations et développeurs individuels. Pour ces raisons, le gouvernement ne devrait pas restreindre l’accès à ces modèles ouverts, du moins pas avant d’avoir étudié l’impact potentiel de telles restrictions sur le marché.

« L’ouverture des systèmes d’IA les plus puissants affectera la concurrence, l’innovation et les risques de ces outils révolutionnaires. »

– Alan Davidson, assistant secretary of Commerce for Communications and Information and NTIA administrator

Cette position fait écho aux récents commentaires de Lina Khan, présidente de la FTC, qui estime que les modèles ouverts permettent à davantage de petits acteurs d’amener leurs idées sur le marché et de promouvoir une concurrence saine.

Un contexte réglementaire en pleine évolution

Le rapport intervient à un moment où les régulateurs, aux États-Unis comme à l’étranger, envisagent des règles susceptibles de restreindre ou d’imposer de nouvelles exigences aux entreprises souhaitant publier des modèles open-weight :

  • La Californie est sur le point d’adopter le projet de loi SB 1047, qui obligerait toute entreprise entraînant un modèle utilisant plus de 1026 FLOP de puissance de calcul à renforcer sa cybersécurité et à développer un moyen de « fermer » les copies du modèle sous son contrôle.
  • L’UE a récemment finalisé les délais de conformité pour les entreprises dans le cadre de son AI Act, qui impose de nouvelles règles en matière de droits d’auteur, de transparence et d’applications de l’IA.

Meta a déclaré que les politiques d’IA de l’UE l’empêcheront de publier certains modèles ouverts à l’avenir. Et de nombreuses startups et grandes entreprises technologiques se sont prononcées contre la loi californienne, qu’elles jugent trop contraignante.

La NTIA appelle à une surveillance accrue des risques

La philosophie de gouvernance des modèles de la NTIA n’est cependant pas complètement laissez-faire. Dans son rapport, l’agence appelle le gouvernement à développer un programme continu pour :

  • Collecter des preuves des risques et des avantages des modèles ouverts
  • Évaluer ces preuves
  • Agir sur la base de ces évaluations, y compris en imposant certaines restrictions sur la disponibilité des modèles si cela est justifié

Plus spécifiquement, le rapport propose que le gouvernement étudie la sécurité de divers modèles d’IA, soutienne la recherche sur l’atténuation des risques et développe des seuils d’indicateurs « spécifiques aux risques » pour signaler si un changement de politique pourrait être nécessaire.

« L’administration Biden-Harris utilise tous les leviers pour maximiser les promesses de l’IA tout en minimisant ses risques. »

– Gina Raimondo, secrétaire américaine au Commerce

Conclusion : Un équilibre délicat entre innovation et régulation

Le rapport de la NTIA illustre la volonté du gouvernement américain d’encourager l’innovation dans le domaine de l’IA, tout en reconnaissant la nécessité d’un suivi attentif des risques potentiels. Il reste à voir comment ces recommandations seront mises en œuvre et comment elles s’articuleront avec les initiatives réglementaires en cours, comme le AI Act européen.

Une chose est sûre : la question de l’équilibre entre ouverture et contrôle des modèles d’IA les plus puissants sera au cœur des débats dans les années à venir, avec des enjeux majeurs pour la compétitivité, la sécurité et les impacts sociétaux de ces technologies.

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