C’est une nouvelle qui résonne comme l’aboutissement d’une longue quête pour Revolut. La fintech londonienne vient en effet d’obtenir l’autorisation tant convoitée de la part de la Prudential Regulation Authority (PRA) pour exercer en tant que banque au Royaume-Uni. Une étape cruciale pour cette entreprise en pleine croissance, qui compte déjà plus de 45 millions de clients à travers le monde.
Un marché domestique stratégique pour Revolut
Si Revolut a su s’imposer comme un acteur majeur de la fintech à l’international, le Royaume-Uni demeure son marché le plus important avec pas moins de 9 millions de clients. C’est également là que la néobanque propose la gamme de produits et services la plus étoffée.
Pourtant, jusqu’à présent, l’absence de licence bancaire sur son territoire d’origine limitait les ambitions de Revolut, notamment en termes d’offre de crédit. La fintech opérait sous le statut d’établissement de monnaie électronique, régulé par la Financial Conduct Authority (FCA).
Une licence avec des restrictions dans un premier temps
L’obtention du précieux sésame ne signifie pas pour autant que tout va changer du jour au lendemain pour les clients britanniques de Revolut. La PRA a en effet accordé une autorisation avec restrictions, faisant entrer la fintech dans ce qu’on appelle la phase de « mobilisation ». Une étape déjà franchie par d’autres challenger banks comme Monzo ou Starling.
Nous sommes incroyablement fiers d’atteindre cette étape importante dans le parcours de l’entreprise et nous nous assurerons de faire de Revolut la banque de choix pour les clients britanniques.
Nik Storonsky, co-fondateur et CEO de Revolut
Durant cette phase qui peut durer jusqu’à 12 mois selon la Banque d’Angleterre, la principale restriction sera de ne pas pouvoir détenir plus de 50 000 £ de dépôts clients au total. Les clients de Revolut au Royaume-Uni continueront donc dans l’immédiat à voir leurs fonds hébergés auprès de l’entité lituanienne, qui bénéficie d’un passeport européen.
Une croissance fulgurante et une rentabilité atteinte
Cette nouvelle étape réglementaire intervient alors que Revolut affiche des résultats financiers plus que solides. La fintech a ainsi généré un chiffre d’affaires de 2,2 milliards de dollars en 2023 (1,8 milliard de livres), mais surtout, elle est parvenue à dégager 545 millions de dollars de bénéfice avant impôts (438 millions de livres). Une rentabilité inédite dans son histoire.
Cette publication en temps et en heure de résultats audités témoigne de la maturité croissante de Revolut, considérée comme l’une des plus prometteuses licornes européennes. Nul doute que cette transparence financière a joué en sa faveur dans la décision de la PRA.
Quelle suite pour Revolut ?
Avec cette licence bancaire au Royaume-Uni, Revolut franchit incontestablement un cap et renforce son positionnement sur le marché très concurrentiel des néobanques. La fintech va pouvoir muscler son offre, en particulier sur le crédit, et offrir une expérience encore plus fluide et intégrée à ses clients britanniques.
Mais l’ambition de Revolut ne s’arrête pas là. La pépite londonienne lorgne désormais outre-Atlantique, avec un lancement attendu sur le marché américain. Un nouveau défi de taille pour Nik Storonsky et ses équipes, qui devront adapter leur modèle aux spécificités réglementaires et concurrentielles du pays de l’Oncle Sam. Un pari osé, mais à la hauteur des aspirations de cette fintech en plein essor.
Avec son offre de plus en plus complète et sa capacité à innover, Revolut a assurément de beaux jours devant elle. Reste à transformer l’essai et à convaincre toujours plus d’utilisateurs d’adopter son application mobile pour gérer leur argent au quotidien. La bataille des néobanques ne fait que commencer !