Le constructeur de véhicules électriques Rivian vient de franchir une étape majeure dans son développement. La société a finalisé un prêt de 6,6 milliards de dollars auprès du Département de l’Énergie des États-Unis pour construire sa future usine en Géorgie. Annoncé en novembre dernier, cet accord a été conclu in extremis avant l’investiture de Donald Trump. Rivian utilisera ces fonds pour bâtir son site de production à l’est d’Atlanta, avec un début des travaux prévu pour 2026. Les premiers SUV R2 devraient sortir des lignes d’assemblage en 2028.
Un prêt provenant du programme ATVM
Le prêt provient du programme Advanced Technology Vehicle Manufacturing (ATVM), géré par le bureau des prêts du DOE. ATVM est surtout connu pour avoir accordé une bouée de sauvetage de 465 millions de dollars à Tesla en 2009. Le prêt de Rivian a suscité des critiques de la part de Vivek Ramaswamy, censé codiriger le « département de l’efficacité gouvernementale » avec Elon Musk après l’investiture de Trump. Ramaswamy a déclaré qu’il chercherait à récupérer le prêt, bien qu’il ne soit pas clair comment il s’y prendrait.
Un prêt en deux tranches
Le prêt se divise en deux tranches, que Rivian compte utiliser pour financer les deux étapes de construction prévues en Géorgie :
- Rivian peut emprunter jusqu’à 3,35 milliards de dollars dans la première tranche
- Et jusqu’à 2,62 milliards de dollars dans la seconde tranche
- Les 600 millions de dollars restants servent à éliminer les intérêts du prêt
Rivian dispose de 52 mois pour commencer à puiser dans cet accord. La société a également pris plusieurs engagements auprès du DOE qu’elle doit respecter pour accéder aux fonds :
- Vendre un certain nombre de SUV R2 (chiffre exact caviardé) qui seront construits dans son usine de Normal dans l’Illinois
- Atteindre certains jalons de conception pour les modèles R2 et R3 (un hatchback)
Des plans retardés mais toujours ambitieux
Rivian avait initialement annoncé son projet d’usine en Géorgie en décembre 2021, quelques semaines après son introduction en bourse réussie. La production devait débuter dès 2024. Mais l’an dernier, pour réduire ses coûts, Rivian a mis en pause la construction du site et décidé de fabriquer le R2 dans l’Illinois. Grâce au prêt du DOE, Rivian pense maintenant pouvoir sortir de nouveaux véhicules de son usine géorgienne quatre ans plus tard que prévu.
Nous sommes reconnaissants envers le DOE pour leur soutien à notre mission, s’enthousiasme RJ Scaringe, PDG de Rivian. Ce prêt nous permet de bâtir une seconde usine de fabrication de véhicules électriques aux États-Unis, créant ainsi des milliers d’emplois manufacturiers de haute qualité.
– RJ Scaringe, PDG de Rivian
Une finalisation de prêt qui ne manquera pas de rassurer les investisseurs. Alors que Rivian subit des pertes importantes et a du mal à monter en cadence, ce coup de pouce financier représente une bouffée d’oxygène bienvenue. Le constructeur mise désormais sur ses futurs modèles plus abordables, comme le R2, pour accélérer et démocratiser l’adoption des véhicules électriques. Avec cette nouvelle usine, Rivian espère produire jusqu’à 400 000 véhicules par an d’ici 2030. Un objectif ambitieux qui dépendra de la bonne exécution de ses plans et d’un marché des véhicules électriques toujours aussi porteur.