Samsung: Jay Y. Lee Acquitté Dans L’affaire De Fusion

Un rebondissement majeur vient de se produire dans l’un des procès les plus médiatisés du monde des affaires en Corée du Sud. La cour d’appel de Séoul a confirmé ce lundi l’acquittement de Jay Y. Lee, président exécutif de Samsung Electronics, dans une affaire de fraude comptable et de manipulation boursière liée à la fusion controversée de deux filiales du groupe en 2015.

Retour sur une affaire d’envergure

Jay Y. Lee, héritier de l’empire Samsung et figure incontournable du monde des affaires sud-coréen, était poursuivi pour 19 chefs d’accusation, dont le délit d’initié et la manipulation des cours de bourse. Selon l’accusation, la fusion en 2015 entre Cheil Industries, spécialisée dans le textile, et Samsung C&T, la branche construction, visait à renforcer le contrôle de Lee sur le conglomérat.

Les procureurs alléguaient également que le processus de fusion avait porté préjudice aux actionnaires de Samsung C&T. Inculpé en septembre 2020 aux côtés d’autres ex-dirigeants du groupe, Jay Y. Lee avait toujours nié les faits qui lui étaient reprochés, affirmant lors de son audience en novembre dernier que la fusion avait suivi les procédures opérationnelles standard de l’entreprise.

La justice tranche en faveur de Samsung

Près d’une décennie après les faits, la cour d’appel a donc tranché. Selon elle, il est « difficile de dire que la fusion a été réalisée sans le consentement des deux sociétés, car elle a été décidée dans le cadre d’un arrangement et d’une coopération entre Samsung C&T, Cheil Industries et le Bureau de stratégie future de Samsung ». Un avis qui réfute donc la thèse du parquet selon laquelle le centre de contrôle de Samsung aurait décidé seul de la fusion.

Une décision aux répercussions importantes, alors que le parquet avait requis lors du procès en appel une peine de 5 ans de prison et une amende de 500 millions de wons (environ 375 000 dollars) à l’encontre du dirigeant. Les autres anciens cadres de Samsung poursuivis dans cette affaire ont également tous été blanchis par la cour d’appel.

La fin d’un long feuilleton judiciaire ?

Si les procureurs ont indiqué qu’ils allaient examiner la décision de la haute cour avant de décider d’un éventuel pourvoi en cassation, ce jugement pourrait bien mettre un terme à près d’une décennie de batailles judiciaires pour Jay Y. Lee et Samsung.

Un feuilleton qui avait débuté en 2015 avec cette fusion polémique, mettant en lumière les problèmes de gouvernance au sein du plus grand fabricant de smartphones et de puces au monde. Jay Y. Lee, qui avait purgé un an de prison dans une affaire de corruption distincte avant d’être libéré en 2018, semble aujourd’hui en passe de tourner définitivement la page de ces années tumultueuses.

« Il est difficile de dire que la fusion a été réalisée sans le consentement des deux sociétés, car elle a été décidée dans le cadre d’un arrangement et d’une coopération entre Samsung C&T, Cheil Industries et le Bureau de stratégie future de Samsung. »

– La cour d’appel de Séoul

Et maintenant, quel avenir pour Samsung ?

Désormais libre de se consacrer pleinement à la gestion du groupe, Lee va devoir relever de nombreux défis dans un contexte économique et géopolitique incertain :

  • Maintenir le leadership de Samsung dans les semi-conducteurs et les smartphones face à une concurrence de plus en plus agressive
  • Accélérer la diversification du groupe vers des secteurs d’avenir comme l’intelligence artificielle, la 5G ou les voitures autonomes
  • Restaurer l’image et la réputation du conglomérat, entachées par les scandales à répétition

Autant d’enjeux stratégiques sur lesquels le petit-fils du fondateur de Samsung sera particulièrement attendu et scruté, alors que le groupe reste un acteur absolument central de l’économie sud-coréenne. L’acquittement de Jay Y. Lee ouvre en tout cas un nouveau chapitre de l’histoire de Samsung. Reste à savoir comment l’héritier écrira les prochaines pages.

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