Dans une récente publication de blog, la plateforme e-commerce Shopify a pris position pour le « commerce ouvert », appelant les régulateurs à donner aux marchands en ligne la « liberté de s’étendre sans contraintes imposées par des manœuvres géopolitiques ». Cette prise de position intervient le jour même où le président Donald Trump a différé la fin d’une exemption commerciale visant certaines importations chinoises.
Shopify s’inquiète pour les petites entreprises
« Sans protections pour les petites entreprises, les entrepreneurs légitimes souffrent sous des politiques destinées à freiner l’exploitation », peut-on lire dans le billet de blog de Shopify. « Cela augmente les coûts, perturbe les chaînes d’approvisionnement et entrave le commerce transfrontalier. »
La plateforme, qui héberge des millions de vendeurs nationaux et étrangers, a beaucoup à perdre de l’éventuelle annulation de la règle « de minimis ». Cette disposition, promulguée en 1930, permet aux marchandises de faible valeur d’entrer aux États-Unis sans être taxées.
Trump revient temporairement sur sa décision
L’administration Trump a fait valoir que la règle de minimis compliquait l’identification par les douaniers des envois de fentanyl par courrier. Le président a rapidement agi pour supprimer cette règle, mais est revenu sur sa décision vendredi face à la pression des marchands et des consommateurs.
Ce répit n’est que temporaire. Selon un décret signé vendredi après-midi, l’exemption de minimis sera à nouveau supprimée une fois que « des systèmes adéquats seront en place pour traiter et percevoir intégralement et rapidement les recettes tarifaires ».
Shopify plaide pour une pause permanente
Pour Shopify, cette pause devrait être permanente. « Les protections de minimis sont cruciales pour les petites entreprises dans le commerce international », écrit la société. « Elles exonèrent les expéditions de faible valeur des taxes et droits, maintiennent les coûts bas et améliorent la compétitivité dans le monde entier. »
Sans protections pour les petites entreprises, les entrepreneurs légitimes souffrent sous des politiques destinées à freiner l’exploitation.
– Shopify
Basée à Ottawa, l’entreprise qui détient environ 10% du marché mondial du e-commerce et facilite plus de 20 milliards de dollars de ventes transfrontalières annuelles, ne mise pas tout sur la même carte. Cette semaine, elle a largement déployé une fonctionnalité permettant aux marchands d’afficher et de collecter les droits de douane lors du paiement, ainsi qu’un filtre de recherche facilitant les achats dans son pays d’origine pour les consommateurs.
- Shopify détient environ 10% du marché mondial du e-commerce
- La plateforme facilite plus de 20 milliards de dollars de ventes transfrontalières annuelles
Des mises à jour pour simplifier les ventes internationales
Dans un avenir proche, Shopify prévoit de publier des mises à jour « visant à simplifier la gestion des ventes internationales », a déclaré l’entreprise dans son billet de blog.
Alors que la politique commerciale américaine reste incertaine, les géants de l’e-commerce comme Shopify s’efforcent de défendre les intérêts des petits marchands en ligne. La suppression ou même la suspension temporaire de règles comme l’exemption de minimis pourrait avoir un impact significatif sur les millions d’entrepreneurs qui dépendent de ces plateformes pour vendre leurs produits dans le monde entier. Le plaidoyer de Shopify pour un « commerce ouvert » souligne les enjeux cruciaux de ces décisions politiques pour l’économie numérique.