Imaginez un ingénieur logiciel si talentueux qu’il est courtisé par plusieurs startups de la Silicon Valley, mais dont le secret réside dans une pratique controversée : travailler pour plusieurs entreprises simultanément. Cette histoire, digne d’un scénario hollywoodien, est celle de Soham Parekh, un nom qui a enflammé les réseaux sociaux et les cercles technologiques en juillet 2025. Comment un seul homme a-t-il réussi à séduire des startups prestigieuses tout en jonglant avec plusieurs emplois ? Est-il un génie multitâche ou un opportuniste audacieux ? Cet article plonge dans l’univers de ce serial moonlighter, explore ses méthodes, ses motivations et les leçons à tirer pour les entrepreneurs et les professionnels du marketing et de la technologie.
Les Origines d’une Viralité Inattendue
Tout a commencé par un message percutant publié sur X par Suhail Doshi, PDG de Playground AI, une startup spécialisée dans la génération d’images par IA. Dans ce post, Doshi mettait en garde contre un certain Soham Parekh, un ingénieur basé en Inde, accusé de travailler simultanément pour trois à quatre startups, dont plusieurs soutenues par le prestigieux accélérateur Y Combinator. Ce message, vu par plus de 20 millions de personnes, a déclenché une vague de réactions, avec d’autres fondateurs partageant leurs propres expériences avec cet ingénieur hors norme.
PSA : il y a un gars nommé Soham Parekh (en Inde) qui travaille pour 3-4 startups en même temps. Il cible les entreprises YC et autres. Soyez prudents.
– Suhail Doshi, PDG de Playground AI
Ce tweet a non seulement révélé l’existence de Parekh, mais a également ouvert un débat sur l’éthique du moonlighting dans l’industrie technologique. Rapidement, des PDG comme Flo Crivello de Lindy et Matt Parkhurst d’Antimetal ont partagé leurs anecdotes, confirmant que Parekh avait travaillé pour eux avant d’être licencié pour avoir cumulé plusieurs emplois. Cette viralité soudaine a transformé Parekh en une figure à la fois admirée pour son talent et critiquée pour ses pratiques.
Un Ingénieur aux Compétences Exceptionnelles
Si Soham Parekh a réussi à séduire autant d’entreprises, c’est avant tout grâce à ses compétences techniques impressionnantes. Lors des entretiens, il a constamment brillé, se classant parmi les meilleurs candidats. Par exemple, Rohan Pandey, ancien ingénieur de recherche chez Reworkd, a raconté que Parekh s’était distingué dans un test axé sur les algorithmes, se plaçant parmi les trois meilleurs candidats. De même, Roy Lee, PDG de Cluely, a noté que Parekh démontrait une excellente maîtrise de React, une bibliothèque JavaScript populaire pour le développement d’interfaces utilisateur.
Ces performances ne sont pas surprenantes. Parekh a prouvé qu’il pouvait non seulement coder efficacement, mais aussi s’adapter aux besoins variés des startups, qu’il s’agisse de développer des outils d’IA pour Lindy ou de contribuer à un logiciel de synchronisation labiale chez Sync Labs. Mais comment un seul homme pouvait-il gérer autant de projets simultanément ?
Les Secrets du Multitâche Extrême
Lors d’une interview sur le Technology Business Programming Network (TBPN), Parekh a levé le voile sur ses méthodes. Il a admis travailler pour plusieurs entreprises depuis 2022, revendiquant un rythme de 140 heures par semaine, soit environ 20 heures par jour, sept jours sur sept. Un tel volume horaire semble presque inhumain, soulevant des questions sur la durabilité et la santé mentale associées à une telle charge de travail.
Je suis connu parmi mes amis pour ne pas dormir. Je travaille 140 heures par semaine, et ça a fait de moi un meilleur programmeur.
– Soham Parekh, sur TBPN
Parekh a insisté sur le fait qu’il n’utilisait ni outils d’IA ni sous-traitants pour gérer sa charge de travail, ce qui rend son exploit encore plus impressionnant – ou douteux, selon les points de vue. Il a également mentionné des motivations financières, expliquant qu’il traversait une période de difficultés financières qui l’a poussé à cumuler les emplois. Cependant, certaines incohérences dans son discours, comme son choix de privilégier l’équité (parts dans les entreprises) plutôt que des salaires élevés, ont semé le doute sur ses véritables intentions.
Les Red Flags et les Soupçons des Employeurs
Si Parekh excellait en entretien, plusieurs entreprises ont rapidement suspecté que quelque chose clochait. Par exemple, l’équipe de Reworkd a découvert qu’il se trouvait en Inde, alors qu’il prétendait être aux États-Unis, une condition essentielle pour le poste. Ils ont utilisé un traqueur d’IP sur un lien Zoom pour confirmer qu’il était à Mumbai. De même, Adam Silverman, cofondateur d’Agency, a noté que Parekh avait reprogrammé un entretien à cinq reprises, un comportement inhabituel pour un candidat sérieux.
Voici quelques signaux d’alarme relevés par les employeurs :
- Incohérences dans les informations sur sa localisation géographique.
- Contributions GitHub douteuses ou peu cohérentes avec son CV.
- Insistance à travailler à distance, même lorsque le poste exigeait une présence physique.
Ces éléments ont conduit plusieurs startups à mettre fin à leur collaboration avec Parekh, souvent peu de temps après son embauche. Pourtant, son talent indéniable lui a permis de continuer à décrocher des offres, notamment auprès de startups soutenues par Y Combinator.
Une Éthique Professionnelle en Question
Le cas de Soham Parekh soulève des questions cruciales sur l’éthique dans le monde des startups. Le moonlighting, ou le fait de travailler pour plusieurs employeurs sans leur consentement, est-il acceptable dans un secteur où la flexibilité et l’innovation sont valorisées ? Pour beaucoup, les actions de Parekh relèvent de la tromperie, car il n’a pas informé ses employeurs de ses autres engagements. Cependant, certains admirent sa capacité à gérer plusieurs projets complexes tout en livrant des résultats de qualité.
Parekh lui-même a reconnu ne pas être fier de ses agissements. Lors de son interview sur TBPN, il a déclaré qu’il ne recommandait pas cette pratique, tout en affirmant que son amour pour le travail et les missions des startups où il travaillait était sincère. Cette ambivalence rend son personnage d’autant plus fascinant : est-il un opportuniste ou un passionné débordant d’énergie ?
De la Controverse à l’Opportunité
Dans un retournement typique de la Silicon Valley, Parekh a tenté de capitaliser sur sa notoriété soudaine. Peu après la tempête médiatique, il a annoncé travailler exclusivement pour Darwin Studios, une startup axée sur le remixage vidéo par IA. Bien que ce post ait été rapidement supprimé, le PDG de Darwin Studios, Sanjit Juneja, a défendu Parekh dans une déclaration à TechCrunch :
Soham est un ingénieur incroyablement talentueux, et nous croyons en ses capacités à donner vie à nos produits.
– Sanjit Juneja, PDG de Darwin Studios
Ce revirement illustre une tendance croissante dans l’écosystème des startups : transformer une controverse en opportunité commerciale. Des entreprises comme Cluely, connue pour ses campagnes marketing provocantes, ont prouvé que l’attention, même négative, peut mener à des levées de fonds importantes. Parekh pourrait-il suivre ce chemin et transformer sa réputation controversée en une success story ?
Leçons pour les Entrepreneurs et les Recruteurs
L’histoire de Soham Parekh offre plusieurs enseignements pour les startups, les recruteurs et les professionnels du marketing et de la technologie :
- Vérifiez les antécédents des candidats : Les incohérences dans le CV ou les contributions GitHub doivent être examinées avec soin.
- Renforcez la transparence : Les entreprises doivent instaurer des politiques claires sur le moonlighting pour éviter les conflits d’intérêts.
- Misez sur la culture d’entreprise : Une culture forte peut dissuader les employés de chercher des opportunités ailleurs.
- Valorisez les talents : Les compétences de Parekh montrent l’importance de repérer et de soutenir les ingénieurs talentueux, même s’ils ont des approches non conventionnelles.
Pour les marketeurs, cette histoire met en lumière l’importance de la gestion de la réputation en ligne. La viralité sur des plateformes comme X peut transformer un individu ou une entreprise en un phénomène overnight, mais elle peut aussi exposer des failles. Les startups doivent être prêtes à gérer les crises de communication tout en capitalisant sur l’attention générée.
L’Avenir de Soham Parekh
Que réserve l’avenir à Soham Parekh ? Sa collaboration avec Darwin Studios pourrait marquer un tournant, à condition qu’il adopte une approche plus transparente. Dans un secteur où l’innovation et l’audace sont valorisées, il est possible que Parekh transforme cette controverse en une opportunité pour se réinventer. Cependant, il devra regagner la confiance des employeurs et prouver qu’il peut s’engager pleinement dans un seul projet à la fois.
Pour les startups, cette saga rappelle l’importance de l’équilibre entre talent brut et éthique professionnelle. Alors que la Silicon Valley continue d’évoluer à un rythme effréné, des figures comme Parekh incarnent à la fois le potentiel et les défis d’un écosystème en constante mutation.
Conclusion : Une Leçon de Modernité
L’histoire de Soham Parekh est bien plus qu’une anecdote sur un ingénieur audacieux. Elle reflète les tensions modernes entre ambition personnelle, éthique professionnelle et innovation technologique. Dans un monde où les talents en intelligence artificielle et en développement logiciel sont plus recherchés que jamais, les startups doivent apprendre à repérer les signaux d’alarme tout en valorisant les compétences exceptionnelles. Pour les marketeurs, cette affaire montre comment une crise peut devenir une opportunité, à condition de savoir naviguer dans les eaux tumultueuses de la viralité.
Que vous soyez un entrepreneur, un recruteur ou un passionné de technologie, l’histoire de Parekh invite à réfléchir : jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour réussir dans l’univers ultra-compétitif des startups ?