Suite à l’instauration de la nouvelle taxe streaming en France, le leader mondial du streaming musical Spotify a dû se résoudre à augmenter ses tarifs. Une pilule difficile à avaler pour les mélomanes français, même si la hausse reste contenue. Plongeons dans les détails de ces nouveaux tarifs et les raisons derrière cette décision.
La taxe streaming, le caillou dans la chaussure des plateformes
Annoncée en décembre dernier par le ministère de la Culture, la taxe streaming vise à prélever une contribution sur le chiffre d’affaires des géants du streaming comme Spotify, Deezer ou encore Apple Music. Une mesure impulsée par le président Emmanuel Macron lui-même pour financer la création musicale française.
Cette contribution obligatoire sera basée sur un très faible taux de prélèvement sur le chiffre d’affaires des plateformes de streaming concernées.
Ministère de la Culture
Bien que le taux soit qualifié de « très faible », cette taxe représente tout de même un manque à gagner significatif pour les acteurs du streaming, qui n’ont d’autre choix que de répercuter une partie du coût sur les abonnés.
Les nouveaux tarifs Spotify en France
C’est désormais officiel, Spotify a revu ses tarifs à la hausse pour l’ensemble de ses offres premium en France :
- Abonnement Personnel (1 compte) : 11,12€/mois (+0,13€)
- Offre Étudiant : 6,06€/mois (+0,07€)
- Offre Duo (2 comptes) : 15,17€/mois (+0,18€)
- Offre Famille (jusqu’à 6 comptes) : 18,21€/mois (+0,22€)
Si la pilule peut sembler amère pour certains abonnés, force est de constater que la hausse reste très mesurée, oscillant entre 7 et 22 centimes selon les offres. Les nouveaux tarifs sont appliqués immédiatement pour les nouveaux abonnés, tandis que les membres existants basculeront lors de leur prochaine échéance de facturation.
Spotify, premier à dégainer
Spotify fait figure de précurseur en répercutant aussi rapidement la taxe streaming sur ses tarifs. Ses concurrents Deezer et Apple Music n’ont pour l’heure pas encore communiqué sur une éventuelle hausse de prix. Reste à savoir s’ils emboîteront le pas au leader suédois dans les semaines à venir.
En attendant, Spotify assume ce choix, même s’il n’est pas populaire. Daniel Ek, PDG et fondateur de la plateforme, avait d’ailleurs prévenu dès l’annonce de la taxe qu’elle entraînerait très probablement une augmentation des abonnements en France.
Nous pensons que la meilleure façon de soutenir les artistes est de continuer à développer l’écosystème du streaming, pas d’augmenter les impôts des consommateurs de musique.
Daniel Ek, PDG et fondateur de Spotify
Des conséquences sur le long terme ?
Si Spotify a pour l’instant choisi d’appliquer la taxe streaming sans trop pénaliser ses abonnés, certains observateurs du secteur craignent que cette nouvelle fiscalité n’entame la dynamique du marché du streaming musical en France. Un marché en pleine croissance depuis plusieurs années.
D’autres redoutent que cette taxe ouvre la porte à un ciblage plus large du secteur numérique, avec à terme, des conséquences sur l’innovation et les investissements des acteurs concernés. Il faudra surveiller de près les prochains mouvements tarifaires des plateformes de streaming, ainsi que leur stratégie à moyen terme sur le marché français.
En attendant, les abonnés Spotify devront s’acquitter de quelques centimes supplémentaires chaque mois. Le prix à payer pour continuer à profiter d’un catalogue musical quasi-illimité et soutenir, bon gré mal gré, le secteur musical français.
