Spotify Augmente ses Prix pour s’Adapter à la Taxe Française sur le Streaming Musical

Imaginez devoir payer un peu plus chaque mois pour écouter vos artistes préférés sur Spotify. C’est désormais une réalité pour les utilisateurs français du géant suédois du streaming musical. En effet, en réponse à une nouvelle taxe de 1,2% imposée par le gouvernement français sur les entreprises de streaming musical, Spotify a décidé d’augmenter ses prix d’abonnement du même pourcentage. Mais quelles sont les raisons derrière cette taxe et quelles conséquences pour les mélomanes et l’industrie musicale française ?

Une taxe pour soutenir la musique française

Depuis le 1er janvier 2024, les entreprises de streaming musical opérant en France, comme Spotify, Deezer, Apple Music ou Google Play Music, sont soumises à une taxe de 1,2% sur leurs revenus. Cette mesure, votée par le parlement français, vise à soutenir le secteur musical hexagonal, durement touché par la crise du COVID-19 et la transformation des modes de consommation. Les recettes de cette taxe seront reversées au Centre National de la Musique (CNM), un organisme public créé en 2020 pour accompagner et promouvoir la filière musicale française.

Notre objectif est de préserver la souveraineté culturelle française et la diversité de notre écosystème musical à l’ère du numérique.

Jean-Philippe Thiellay, président du CNM

Spotify répercute la taxe sur ses abonnés

Face à ce nouveau prélèvement, Spotify a choisi de répercuter intégralement le surcoût sur le prix de ses abonnements en France. Ainsi, depuis le 1er mai 2024, les forfaits Spotify Premium sont passés de 10,99€ à 11,12€ par mois pour un abonnement individuel (+1,2%). La même augmentation s’applique aux offres duo, famille et étudiant. Spotify justifie cette hausse comme un moyen de préserver ses marges et sa capacité d’investissement :

Nous devons ajuster nos prix pour tenir compte de cette nouvelle taxe et continuer à offrir le meilleur service possible à nos utilisateurs et à soutenir les artistes.

Un porte-parole de Spotify France

Spotify avait déjà exprimé son mécontentement vis-à-vis de la taxe streaming fin 2023, en suspendant son soutien financier à plusieurs festivals de musique français comme Les Francofolies de la Rochelle et le Printemps de Bourges.

Quelles conséquences pour les utilisateurs et le marché français ?

Si l’impact de cette augmentation peut sembler minime pour les abonnés (environ 0,13€ de plus par mois), elle place la France parmi les pays où Spotify est le plus cher en Europe. De quoi inciter certains utilisateurs à se tourner vers des offres concurrentes ou le retour au téléchargement illégal ?

Les acteurs français du streaming comme Deezer, qui a d’ailleurs milité pour la mise en place de cette taxe, y voient une opportunité de gagner des parts de marché face aux géants américains. Mais tous devront répercuter la taxe d’une manière ou d’une autre.

Enfin, reste à savoir si les sommes collectées via ce dispositif (estimées entre 20 et 25 millions d’euros par an) profiteront réellement à la création française et à la diversité musicale. Le CNM aura la lourde tâche de redistribuer équitablement ce pactole entre les différents acteurs de la filière (artistes, auteurs, compositeurs, producteurs, éditeurs, salles, festivals…).

Une chose est sûre : la régulation du streaming musical est un sujet complexe qui soulève de nombreux débats entre industriels, créateurs et pouvoirs publics. Et ce n’est sans doute qu’un premier pas vers une réforme plus globale des modes de rémunération à l’ère du numérique.

Résumé des points clés :

  • La France a instauré une taxe de 1,2% sur les revenus des entreprises de streaming musical à partir de janvier 2024
  • Les recettes de cette taxe doivent être reversées au Centre National de la Musique pour soutenir l’industrie musicale française
  • En réaction, Spotify a augmenté le prix de ses abonnements de 1,2% en France depuis le 1er mai 2024
  • Cette hausse place la France parmi les pays où Spotify est le plus cher en Europe
  • La taxe streaming soulève des questions sur la régulation et la rémunération de la musique à l’ère numérique
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