Supernal, La Filiale De Taxi Volant Électrique d’Hyundai, Déménage Son Siège Social En Californie

Dans une annonce qui risque de secouer l’industrie émergente des taxis volants électriques, Supernal, la startup de mobilité aérienne urbaine d’Hyundai, a révélé qu’elle déplaçait son siège social mondial de Washington DC à Irvine en Californie. Ce changement géographique majeur s’accompagne d’une demande à environ 35 à 40 employés, soit 5% de son effectif total, de s’installer sur la côte ouest.

Cette décision intervient à peine plus d’un an après l’inauguration par Supernal d’un bureau de 2 600 m2 dans la capitale américaine. A l’époque, l’entreprise avait vanté cet espace de travail ultramoderne, conçu pour « inspirer les employés et dépasser le confort de leur domicile ». Mais les priorités semblent avoir évolué depuis.

Renforcer la collaboration entre les équipes

Pour Jaiwon Shin, président du groupe Hyundai Motor et PDG de Supernal, ce déménagement vise à « améliorer la collaboration et la communication entre les différentes équipes ». Le bureau de Washington DC restera néanmoins un pôle clé pour les efforts réglementaires et politiques de l’entreprise dans le domaine des aéronefs électriques à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL).

M. Shin a tenu à rassurer sur le fait que ce changement n’affecterait pas l’ambitieux objectif de Supernal de lancer un service commercial de taxis volants électriques dès 2028. L’entreprise, qui emploie aujourd’hui quelque 700 personnes, travaille sur cette technologie de rupture depuis plusieurs années.

Une industrie en pleine turbulence

Le secteur des eVTOL traverse actuellement une zone de fortes perturbations, alors que les différents acteurs tentent de transformer le rêve de la mobilité aérienne urbaine en réalité commerciale viable. Certaines startups rencontrent des difficultés, à l’image de l’allemand Volocopter qui frôle l’insolvabilité depuis plusieurs mois, ou du britannique Lilium qui a dû mettre la clé sous la porte en octobre.

D’autres en revanche semblent avoir le vent en poupe, à l’instar de l’américain Joby Aviation qui vient de recevoir un nouveau chèque de 500 millions de dollars de la part de Toyota pour préparer un lancement commercial dès 2025.

Hyundai mise gros sur les eVTOL

Le constructeur automobile coréen Hyundai fait partie des géants industriels qui croient fermement au potentiel disruptif des taxis volants électriques. En décembre 2021, le groupe avait franchi un cap majeur en décidant de faire de sa division de mobilité aérienne urbaine une filiale à part entière baptisée Supernal.

Depuis, les effectifs n’ont cessé de gonfler pour atteindre 700 personnes aujourd’hui, preuve de l’importance stratégique de cette activité aux yeux du management. Avec son déménagement en Californie, berceau mondial de la high-tech et de l’innovation, Supernal envoie un signal fort sur ses ambitions de devenir un acteur de premier plan de la révolution eVTOL.

Des défis techniques et réglementaires à relever

Pour autant, la route vers des services commerciaux de taxis volants électriques à grande échelle reste encore longue et semée d’embûches. Au-delà des prouesses technologiques nécessaires pour faire voler de manière fiable et sûre ces nouveaux engins, il faudra aussi obtenir le feu vert des autorités de régulation.

La FAA aux États-Unis et l’EASA en Europe planchent actuellement sur les futures normes de certification et d’exploitation des eVTOL. Mais le chemin réglementaire promet d’être complexe, tant ces appareils mi-avions mi-drones bousculent les cadres existants.

Préparer l’acceptation sociale des taxis volants

Autre défi de taille pour les pionniers comme Supernal : convaincre le grand public et les riverains d’accepter ces nouveaux engins volants et parfois bruyants dans leur environnement quotidien. Des questions de sécurité, de pollution sonore et visuelle, ou encore d’équité dans l’accès à ces services premium, devront être soigneusement adressées.

« Nous sommes conscients que la technologie seule ne suffira pas à faire décoller le marché des taxis volants électriques. Il faudra aussi coconstruire leur acceptabilité sociale, en partenariat étroit avec les communautés locales et les pouvoirs publics. »

Jaiwon Shin, PDG de Supernal.

En déménageant son centre névralgique au cœur de la Silicon Valley, Supernal veut clairement se donner les moyens de ses très hautes ambitions. Mais la startup d’Hyundai sait aussi qu’elle devra avancer main dans la main avec tout un écosystème pour faire entrer la mobilité aérienne urbaine dans une nouvelle dimension. Une approche systémique et partenariale qui sera clé pour réussir son pari futuriste.

  • Supernal vise un lancement commercial de taxis volants électriques dès 2028
  • Le secteur des eVTOL en pleine effervescence mais confronté à de nombreux défis
  • Au-delà de la technologie, l’acceptabilité sociale sera clé pour créer le marché

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