Imaginez un monde où les voitures conduisent de manière totalement autonome, où l’intelligence artificielle rivalise avec les capacités humaines. C’est précisément la vision d’Elon Musk et de Tesla avec leur projet ambitieux : le superordinateur Dojo. Conçu pour entraîner les réseaux neuronaux de la technologie Full Self-Driving de Tesla, Dojo promet de révolutionner le domaine de l’IA et de rapprocher l’humanité d’un futur où la conduite autonome sera une réalité quotidienne.
Qu’est-ce que Dojo ?
Au cœur des ambitions d’IA de Tesla se trouve Dojo, un superordinateur sur mesure destiné à entraîner les réseaux neuronaux du logiciel de conduite autonome « Full Self-Driving » (FSD). Le nom Dojo fait référence au lieu où sont pratiqués les arts martiaux, symbolisant ainsi l’entraînement intensif des algorithmes d’IA.
L’approche unique de Tesla, basée uniquement sur la vision par caméras, nécessite de stocker et de traiter d’énormes quantités de données vidéo collectées par sa flotte de véhicules. C’est là qu’intervient Dojo, en fournissant la puissance de calcul nécessaire pour exécuter des millions de simulations et entraîner les modèles d’IA de manière ultra-efficace.
Une architecture hardware sur mesure
Pour atteindre des performances optimales, Tesla a développé ses propres puces D1, spécialement conçues pour les charges de travail d’IA. Fabriquées par TSMC en utilisant un processus de 7 nanomètres, ces puces contiennent 50 milliards de transistors et offrent une bande passante et une efficacité énergétique exceptionnelles.
En assemblant 25 puces D1 sur une seule tuile, Tesla crée un système informatique unifié d’une puissance de 9 pétaflops. Six de ces tuiles forment un rack, et deux racks constituent une armoire. Dix armoires composent un ExaPOD, l’unité de base du superordinateur Dojo.
Objectifs et défis
Tesla vise à atteindre une puissance de calcul totale de 100 exaflops pour Dojo d’ici octobre 2024, ce qui en ferait l’un des superordinateurs les plus puissants au monde. Cependant, la société doit encore confirmer publiquement si elle a atteint son objectif intermédiaire de figurer parmi les cinq premiers superordinateurs en février 2024.
Malgré les ambitions de Tesla de s’affranchir des puces Nvidia, l’entreprise continue pour l’instant d’acheter des GPU à son concurrent pour entraîner son IA. Elon Musk a récemment déclaré que la demande pour le matériel Nvidia était si élevée qu’il était souvent difficile d’obtenir les GPU nécessaires, soulignant ainsi l’importance de redoubler d’efforts sur Dojo.
Un pari risqué mais prometteur
Si Dojo représente un pari audacieux pour Tesla, le potentiel de cette technologie est immense. Au-delà de la conduite autonome, les futures versions de Dojo pourraient être adaptées à l’entraînement d’IA à usage général, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives de revenus pour l’entreprise.
Un rapport de Morgan Stanley de septembre 2023 prévoit que Dojo pourrait ajouter 500 milliards de dollars à la valorisation boursière de Tesla en débloquant de nouveaux flux de revenus sous forme de robotaxis et de services logiciels.
Cependant, Elon Musk reste prudent quant aux chances de succès de Dojo, rappelant régulièrement que Tesla pourrait ne pas réussir dans cette entreprise. Le chemin vers une IA générale et une conduite entièrement autonome est encore long et semé d’embûches.
Conclusion
Le projet Dojo de Tesla incarne la vision audacieuse d’Elon Musk d’un avenir où l’intelligence artificielle et la conduite autonome transformeront notre société. Bien que les défis soient nombreux, les progrès réalisés par Tesla dans le développement de son superordinateur sur mesure témoignent de la détermination de l’entreprise à repousser les limites de la technologie.
Si Dojo tient ses promesses, il pourrait non seulement révolutionner l’industrie automobile, mais aussi ouvrir de nouvelles perspectives passionnantes dans le domaine de l’IA générale. Une chose est sûre : le monde entier suivra avec attention l’évolution de ce projet ambitieux qui pourrait bien façonner notre futur.
