Le géant de l’automobile électrique Tesla est en pleine campagne de lobbying auprès de ses actionnaires en amont de son assemblée générale annuelle prévue le 13 juin prochain. Les enjeux sont de taille : convaincre les investisseurs d’approuver la relocalisation de l’entreprise au Texas ainsi que l’astronomique package de rémunération de 56 milliards de dollars destiné à son emblématique CEO Elon Musk.
Robyn Denholm, la présidente du conseil d’administration de Tesla, n’a pas hésité à employer une métaphore alpiniste pour illustrer l’ampleur de la tâche, évoquant dans les colonnes du Financial Times un véritable « Everest à gravir » pour rallier les actionnaires à ces deux causes controversées. Le deal de rémunération XXL de Musk, retoqué en janvier par un tribunal du Delaware, cristallise particulièrement les tensions.
Nous devons escalader l’Everest pour convaincre les actionnaires.
– Robyn Denholm, présidente du conseil d’administration de Tesla
Une rémunération pharaonique en question
Le montant de la rémunération proposée à Elon Musk atteint des sommets : 56 milliards de dollars sur 10 ans, soit l’équivalent du PIB d’un pays comme la Croatie. Un package qui avait été retoqué en janvier dernier par un tribunal du Delaware, le jugeant excessif et insuffisamment justifié. Mais Tesla n’a pas dit son dernier mot et compte bien faire plier ses actionnaires.
Le conseil d’administration multiplie donc les appels du pied et les documents complémentaires pour tenter de faire passer la pilule. Mais le pari est risqué et l’inquiétude se fait sentir quant à l’issue du vote des actionnaires le 13 juin. Tesla joue gros dans cette affaire, l’avenir de l’entreprise et de son fantasque patron étant plus que jamais en jeu.
Kia mise sur l’IA générative
Pendant ce temps, le constructeur coréen Kia surfe sur la vague de l’intelligence artificielle en intégrant un assistant vocal dopé à l’IA générative dans son nouveau véhicule électrique, l’EV3. La firme a fait appel aux larges modèles de langage d’OpenAI, le créateur de ChatGPT, pour mettre au point une version ultra personnalisée de l’agent conversationnel.
Une façon pour Kia de se démarquer sur le marché très concurrentiel des voitures connectées, en proposant une expérience utilisateur toujours plus poussée et « naturelle ». L’intelligence artificielle, et en particulier les agents conversationnels, s’imposent ainsi comme un nouvel eldorado pour les constructeurs automobiles en quête de différenciation.
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Une actualité chargée qui illustre les profonds bouleversements à l’œuvre dans l’industrie automobile, tiraillée entre course à l’innovation technologique et enjeux sociaux et sécuritaires de taille. Une industrie où les alliances se font et se défont au gré des intérêts, comme en témoigne le partenariat entre Kia et OpenAI. Et où les acteurs historiques comme Tesla doivent batailler pour garder une longueur d’avance et l’adhésion de leurs investisseurs.
