Le réseau social chinois TikTok vient de subir un coup dur aux États-Unis. Depuis le 18 janvier 2025, l’application est devenue inaccessible pour des millions d’Américains suite à l’entrée en vigueur d’une loi fédérale bannissant la plateforme. Retour sur cet événement majeur qui bouleverse le paysage des réseaux sociaux outre-Atlantique.

Une disparition soudaine et brutale

C’est vers 22h30 heure de l’Est que les utilisateurs de TikTok ont commencé à recevoir un message les informant de l’entrée en vigueur du bannissement. En quelques heures, l’application est devenue complètement inaccessible. Elle a également été retirée de l’App Store d’Apple.

« Désolé, TikTok n’est pas disponible pour le moment. Une loi bannissant TikTok a été promulguée aux États-Unis. Malheureusement, cela signifie que vous ne pouvez pas utiliser TikTok pour l’instant. »

Message affiché aux utilisateurs de TikTok

Cette disparition brutale et soudaine a pris de court les millions d’utilisateurs américains de la plateforme, qui se retrouvent privés de leur réseau social favori du jour au lendemain. Beaucoup expriment leur frustration et leur incompréhension face à cette décision.

Les raisons derrière cette interdiction

Le bannissement de TikTok aux États-Unis est l’aboutissement de longs mois de bras de fer entre le gouvernement américain et ByteDance, la maison-mère chinoise de l’application. Washington accuse depuis longtemps TikTok de constituer une menace pour la sécurité nationale, craignant que les données des utilisateurs américains puissent être exploitées par le régime chinois.

Malgré les tentatives de TikTok de rassurer en promettant de stocker les données des utilisateurs américains uniquement sur le sol des États-Unis, le gouvernement n’a pas été convaincu. La nouvelle loi votée par le Congrès scelle donc le sort de l’application outre-Atlantique, au grand dam de ses aficionados.

Quelles conséquences pour les utilisateurs et créateurs ?

Au-delà de la déception des utilisateurs lambda, cette interdiction est un coup très dur pour les nombreux créateurs qui avaient fait de TikTok leur plateforme de prédilection. Beaucoup y avaient bâti une communauté importante et en tiraient des revenus significatifs grâce aux partenariats avec des marques.

Pour eux, c’est une page qui se tourne brutalement et il va falloir trouver de nouveaux moyens de toucher leur audience. Certains envisagent de migrer vers d’autres plateformes comme Instagram ou YouTube, mais la transition ne sera pas évidente. Le bannissement de TikTok laisse un grand vide dans l’écosystème des réseaux sociaux américains.

Quelles alternatives pour les « TikTokeurs » en manque ?

Si vous faisiez partie des aficionados de TikTok et que vous vous sentez orphelins depuis sa disparition, rassurez-vous : il existe de nombreuses alternatives pour assouvir votre besoin de vidéos courtes et créatives. Parmi les plus populaires, on peut citer :

• Instagram Reels : la fonctionnalité de vidéos courtes intégrée à Instagram, qui reprend beaucoup de codes de TikTok
• YouTube Shorts : le format court de YouTube, idéal pour les vidéos verticales
• Triller : une app de création de vidéos musicales avec beaucoup d’effets
• Dubsmash : une plateforme de playback et de lip-sync rachetée par Reddit

Même si elles n’ont pas (encore) l’ampleur qu’avait TikTok, ces plateformes permettent de continuer à créer et consommer des vidéos courtes et s’imposent comme les dignes héritières du réseau banni.

Une décision lourde de sens

Au-delà du cas TikTok, ce bannissement soudain pose question. Peut-on du jour au lendemain couper des millions de personnes d’un réseau social devenu un phénomène culturel et un outil d’expression majeur, au nom d’intérêts géopolitiques ? La décision du gouvernement américain est lourde de sens et illustre à quel point les réseaux sociaux sont devenus des enjeux de pouvoir et de contrôle qui dépassent largement leurs simples utilisateurs.

Espérons que cela ne créera pas un précédent et que d’autres plateformes populaires ne se retrouveront pas bannies à leur tour sous des prétextes plus ou moins valables. Car au final, ce sont les utilisateurs et les créateurs qui sont pénalisés et privés d’espaces d’expression et de lien social importants.