Dans un nouveau développement surprenant, le Canada a ordonné la fermeture des bureaux de ByteDance, la société mère de TikTok, invoquant des risques pour la sécurité nationale. Cette décision impacte des centaines d’emplois au Canada, mais n’empêchera pas les utilisateurs canadiens de continuer à utiliser et créer du contenu sur l’application ultra-populaire.
Les raisons derrière la fermeture
Le ministre canadien de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a déclaré que la décision d’utiliser une application de médias sociaux reste un choix personnel. Cependant, le gouvernement canadien s’inquiète depuis longtemps de la façon dont TikTok gère les données des utilisateurs. Certains critiques affirment que ces données sont récoltées par la Chine et d’une manière qui ne peut être entièrement auditée, ce que TikTok a démenti à plusieurs reprises.
Fermer les bureaux canadiens de TikTok et détruire des centaines d’emplois locaux bien rémunérés n’est dans l’intérêt de personne.
Un porte-parole de TikTok
TikTok prévoit de contester cette décision en justice. L’entreprise employait jusqu’à présent des dizaines de personnes au Canada dans les opérations, l’ingénierie et le marketing.
L’impact sur les utilisateurs canadiens de TikTok
Malgré cette fermeture, l’application TikTok restera disponible au Canada, qui compte environ 15 millions d’utilisateurs, soit environ 41% de la population. L’application est particulièrement populaire auprès des 18-24 ans. Cependant, son impact sur la santé mentale des enfants et des adolescents soulève des inquiétudes.
La situation précaire de TikTok au Canada a peut-être également eu un impact sur le développement de nouveaux services dans le pays :
- TikTok Shop, la plateforme de commerce électronique intégrée à l’application, devait être lancée au Canada fin 2023 mais ne l’est toujours pas.
- Le Programme de récompenses des créateurs, destiné à rémunérer les créateurs de contenu, n’a pas non plus été lancé.
Un mouvement mondial pour réguler TikTok
Le Canada n’est pas le seul pays à prendre des mesures pour encadrer TikTok. Aux États-Unis, l’ancien président Trump avait tenté d’interdire l’application à moins que ses opérations ne soient séparées et vendues à une entité américaine. Quatre ans plus tard, le dossier est toujours en cours, TikTok ayant fait appel d’une ordonnance de vendre ses activités américaines d’ici janvier 2025. Ironiquement, Trump a lui-même rejoint TikTok cet été.
Au-delà de TikTok, les réseaux sociaux dans leur ensemble font l’objet d’une réévaluation. L’Australie a notamment annoncé un projet visant à interdire tous les réseaux sociaux aux moins de 16 ans.
Quel avenir pour TikTok ?
La fermeture des bureaux canadiens de TikTok marque un nouveau chapitre dans les relations tumultueuses entre les géants chinois de la tech et les gouvernements occidentaux. Si l’application reste pour l’instant disponible au Canada, comme dans la plupart des autres pays du monde, les inquiétudes croissantes concernant la confidentialité des données et la sécurité nationale pourraient bien changer la donne à l’avenir.
L’entreprise va sans aucun doute continuer à se battre pour maintenir sa position dominante, mais elle devra probablement faire des concessions et améliorer sa transparence pour rassurer les régulateurs et le public. L’avenir nous dira si TikTok parviendra à naviguer dans ces eaux troubles ou si d’autres pays lui emboîteront le pas du Canada.