TuSimple Devient CreateAI – Le Pivot Spectaculaire Vers L’Animation IA

Qui aurait imaginé qu’une entreprise de camions autonomes deviendrait un jour un pionnier de l’animation IA ? C’est pourtant le pari fou que vient de relever TuSimple, désormais connu sous le nom de CreateAI. Un changement de cap radical qui soulève autant de questions que d’enthousiasme.

D’une ambition à l’autre : le grand écart de TuSimple

Fondée en 2015, TuSimple s’était donné pour mission de révolutionner le transport de marchandises avec ses camions autonomes. Une levée de fonds record de 1,35 milliard de dollars lors de son introduction en bourse en 2021 semblait lui donner des ailes. Pourtant, en janvier 2024, coup de théâtre : l’entreprise met un terme à ses activités aux États-Unis et se retire de la bourse.

Quelques mois plus tard, la société se sépare de la plupart de ses équipes dédiées à la conduite autonome et commence à recruter des profils liés à l’animation et aux jeux vidéo. Une reconversion surprenante qui sera officialisée en décembre 2024 avec l’adoption du nom CreateAI.

Controverses et conflits d’intérêts

Cette transition ne se fait pas sans heurts. Des actionnaires accusent le co-fondateur Mo Chen, désormais directeur de la création chez CreateAI, de conflit d’intérêts. Ce dernier possède en effet des parts dans plusieurs sociétés d’animation et de jeux vidéo qui semblent impliquées dans la nouvelle aventure de TuSimple/CreateAI.

Le conseil d’administration a approuvé en novembre un contrat de 25 millions de dollars avec deux studios de jeux affiliés à Chen pour développer « Heroes of Jin Yong », un jeu de rôle.

– Extrait d’un document officiel de CreateAI

Pour apaiser les tensions, Chen a transféré en mai 2024 ses parts dans ces sociétés à un trust qu’il ne contrôle pas directement, mais dont les bénéficiaires sont des membres de sa famille. Une manœuvre qui ne convainc pas tout le monde, à commencer par le co-fondateur et ex-PDG Xiaodi Hou. Ce dernier appelle les actionnaires à renverser le conseil d’administration pour liquider l’entreprise et récupérer les 450 millions de dollars d’actifs restants.

Ruyi, première création majeure de CreateAI

Malgré ces remous, CreateAI va de l’avant. La société vient de dévoiler Ruyi, son premier modèle IA « image-to-video » en open-source. Une prouesse technologique réalisée en seulement 6 mois, en partie grâce au savoir-faire acquis dans la conduite autonome, selon l’entreprise.

Ruyi pose les bases des futurs outils d’IA propriétaires de CreateAI pour la création de jeux vidéo et d’anime. La firme collabore d’ailleurs avec le designer japonais Shōji Kawamori pour donner vie à « Father of Macross » via un long-métrage d’animation et un jeu vidéo.

Nous sommes convaincus que notre approche intégrée, à l’intersection de l’IA générative et de la création de divertissement numérique, est un facteur de différenciation qui offre d’importantes opportunités de croissance à long terme.

– Cheng Lu, PDG de CreateAI

Un pari risqué mais visionnaire ?

Le changement de cap de TuSimple/CreateAI peut sembler déroutant, voire incohérent. Passer des camions autonomes à l’animation IA, il fallait oser ! Mais à y regarder de plus près, on retrouve une même ambition : bousculer un secteur traditionnel grâce à une technologie de pointe.

Là où TuSimple voulait révolutionner la logistique, CreateAI veut transformer la création de contenus. Un marché en plein essor, porté par l’engouement pour l’IA générative. Si l’entreprise parvient à mettre son expertise au service des studios d’animation et de jeux vidéo, elle pourrait bien tenir son nouveau pari.

Reste à savoir si les actionnaires mécontents ne viendront pas perturber cette mue audacieuse. Une chose est sûre : la mutation de TuSimple en CreateAI ne manquera pas de faire parler d’elle dans les mois à venir. Un dossier à suivre de près pour tous les passionnés d’IA et d’entertainment !

  • CreateAI, nouveau nom de TuSimple depuis son pivot vers l’animation IA
  • Ruyi, premier modèle open-source « image-to-video » de CreateAI
  • Des actionnaires mécontents face aux potentiels conflits d’intérêts

À lire également