Un récent incident soulève des inquiétudes quant à la sécurité des jeux vidéo en ligne. Valve, la société derrière la célèbre plateforme de distribution de jeux Steam, a été contrainte de retirer de son catalogue un jeu nommé PirateFi après avoir découvert qu’il contenait un malware. Cette nouvelle met en lumière les risques auxquels s’exposent les joueurs et soulève des questions sur la responsabilité des plateformes dans la prévention de telles menaces.
Un jeu piégé infiltre Steam
PirateFi se présentait comme un jeu de survie captivant dans un monde coloré low-poly, avec des modes solo et multijoueur. Malgré des avis positifs sur sa page Steam, avec une note de 9/10 sur 51 évaluations, il s’est avéré que le jeu dissimulait un logiciel malveillant. On ignore encore le nombre exact de personnes ayant téléchargé le jeu avant son retrait de la plateforme par Valve cette semaine.
Dans sa notification aux utilisateurs ayant téléchargé PirateFi, Valve a déclaré : « Nous vous encourageons à lancer un scan complet de votre système avec un antivirus de confiance et à inspecter votre ordinateur à la recherche de logiciels inattendus ou récemment installés. »
Les joueurs invités à formater leur système
Face à la gravité de la menace, Valve est allé jusqu’à suggérer aux joueurs concernés d’envisager un formatage complet de leur système d’exploitation pour s’assurer qu’aucun logiciel malveillant ne subsiste. Cette recommandation souligne l’ampleur des dégâts potentiels causés par ce malware, même si sa nature exacte n’a pas été précisée.
Les jeux, une cible de choix pour les hackers
L’application Steam et les jeux vidéo eux-mêmes bénéficient généralement d’un accès étendu aux appareils des joueurs, ce qui rend les malwares ciblant les gamers particulièrement attrayants pour les pirates informatiques. L’année dernière, des hackers ont diffusé un malware infostealer visant les joueurs, une campagne qu’Activision a dû investiguer. En 2023, des joueurs d’un ancien jeu Call of Duty ont été infectés par un malware auto-propagé.
Un des hacks les plus audacieux du monde du jeu vidéo a même contraint Electronic Arts à reporter un tournoi esport d’Apex Legends après qu’un pirate a pris le contrôle des ordinateurs des joueurs pendant un match pour les faire passer pour des tricheurs. Ces incidents mettent en évidence la vulnérabilité de l’industrie du gaming face aux cybermenaces.
Renforcer la sécurité des plateformes de jeux
Le cas de PirateFi soulève des questions sur les procédures de vérification des jeux avant leur mise en ligne sur des plateformes comme Steam. Bien que Valve ait réagi rapidement une fois la menace identifiée, on peut s’interroger sur les mesures préventives à mettre en place pour éviter que de tels logiciels malveillants ne se retrouvent accessibles aux joueurs.
Il est essentiel que les acteurs de l’industrie du jeu vidéo, des développeurs aux distributeurs, collaborent pour renforcer la sécurité de l’écosystème gaming. Cela passe par :
- Des audits de sécurité approfondis des jeux avant leur publication
- Une sensibilisation accrue des joueurs aux risques de téléchargement de jeux ou de mods depuis des sources non officielles
- La mise en place de systèmes de détection et de réponse rapide aux menaces
- Une coopération étroite avec les éditeurs d’antivirus et les experts en cybersécurité
En adoptant une approche proactive et collaborative de la sécurité, l’industrie du jeu pourra mieux protéger ses utilisateurs contre les logiciels malveillants et garantir une expérience de jeu plus sûre pour tous. L’incident PirateFi doit servir de signal d’alarme pour accélérer les efforts en ce sens et éviter que de telles menaces ne se reproduisent à l’avenir.