Marc Andreessen : La Course au Fond des Fabricants de Modèles IA

Lors de la récente conférence Ray Summit, Marc Andreessen, associé général de la société de capital-risque Andreessen Horowitz, s’est exprimé sur l’état actuel du développement de l’intelligence artificielle. Ses propos n’ont pas manqué de faire réagir la communauté tech et entrepreneuriale.

« Une course au fond » pour les fabricants de modèles IA

Selon Marc Andreessen, les entreprises développant des modèles de langage à grande échelle (LLM) seraient engagées dans « une course au fond ». Il explique : « Peut-être que toutes ces entreprises sont dans une course au fond. Il s’avère que n’importe qui peut créer un LLM. »

Cette déclaration fait écho à une commodification croissante dans le domaine de l’IA. Pour Andreessen, le développement actuel s’apparenterait à « vendre du riz », suggérant un manque de différenciation entre les produits proposés.

Un contexte en pleine mutation depuis l’essor de ChatGPT

Les propos d’Andreessen interviennent dans un contexte particulier. Sa société de capital-risque, Andreessen Horowitz, a participé en 2023 à une levée de fonds de 300 millions de dollars pour OpenAI, la société à l’origine de ChatGPT. Cette opération valorisait alors OpenAI entre 27 et 29 milliards de dollars.

Depuis, le paysage de l’IA a connu des bouleversements majeurs :

  • Démocratisation des modèles de langage
  • Multiplication des acteurs sur le marché
  • Course à la performance et à la taille des modèles

Peut-être que toutes ces entreprises sont dans une course au fond. Il s’avère que n’importe qui peut créer un LLM.

– Marc Andreessen, associé général chez Andreessen Horowitz

Quelles perspectives pour les startups et l’écosystème IA ?

Si la commodification des modèles de langage se confirme, quelles seront les conséquences pour les startups et l’écosystème IA dans son ensemble ? Plusieurs pistes se dessinent :

  • Différenciation par les cas d’usage : au-delà de la performance brute des modèles, la valeur ajoutée se situera dans leur application à des domaines et problématiques spécifiques.
  • Intégration et expérience utilisateur : la facilité de déploiement et d’utilisation des solutions IA deviendra un critère clé.
  • Spécialisation des acteurs : on peut s’attendre à une segmentation du marché, avec des entreprises se positionnant sur des verticales ou des briques technologiques précises.

Pour les investisseurs comme Andreessen Horowitz, il s’agira d’identifier les startups capables de tirer leur épingle du jeu dans ce nouveau paradigme. Les entrepreneurs devront quant à eux redoubler d’inventivité pour proposer des solutions IA à forte valeur ajoutée.

Vers une standardisation des modèles de langage ?

La comparaison avec le marché du riz utilisée par Marc Andreessen soulève la question d’une éventuelle standardisation des modèles de langage. À l’image des matières premières, les LLM pourraient devenir des commodités interchangeables.

Cette évolution pousserait alors l’innovation et la création de valeur vers les couches supérieures : interfaces, applications métier, intégration dans des workflows… Un scénario qui rebattrait les cartes pour l’ensemble des acteurs de l’IA.

Les propos de Marc Andreessen résonnent comme un avertissement pour une industrie en pleine effervescence. Entre promesses et défis, le développement de l’IA générative entre dans une nouvelle phase qui exigera une adaptation constante des stratégies et des positionnements. Une chose est sûre : le potentiel est immense, à condition de savoir se démarquer dans une course qui s’annonce intensive.

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