Dans un contexte où les plateformes numériques doivent rémunérer l’utilisation des contenus de presse en vertu du droit voisin européen, Google cherche à déterminer le juste prix à payer pour afficher des extraits d’articles. Pour ce faire, le géant de la recherche a lancé une expérimentation dans neuf pays de l’UE, visant à mesurer l’impact réel sur le trafic d’un retrait des articles de presse de ses résultats.
Un test controversé sur 1% des utilisateurs européens
Concrètement, pendant la durée du test, 1% des internautes ne verront plus s’afficher les articles des éditeurs de presse européens sur Google Search et Google Actualités. L’objectif est d’évaluer précisément l’effet de ce retrait sur la fréquentation des sites concernés. Cependant, l’annonce de cette expérimentation par un simple billet de blog a surpris les éditeurs, qui n’ont visiblement pas été consultés en amont.
La France obtient le retrait du test sur son territoire
La réaction ne s’est pas fait attendre en France. Dès le lendemain de la publication du projet de Google, le tribunal de commerce de Paris a rendu une ordonnance estimant que celui-ci contrevenait à l’accord passé avec l’Autorité de la concurrence. Google avait alors le choix entre abandonner son test ou s’acquitter d’une amende de 900 000€ par jour. Sans surprise, l’entreprise a préféré retirer la France de la liste des pays concernés.
Google devra faire très attention à ne pas enfreindre les accords déjà conclus dans certains pays européens concernant la rémunération des éditeurs de presse.
Analyse un expert du secteur.
Vers une généralisation des tests ou un abandon du projet ?
Reste à savoir maintenant si les huit autres pays initialement prévus conserveront leur statut de « terrain d’expérimentation » pour Google. Si tel est le cas, il sera intéressant d’analyser les résultats de ce test grandeur nature :
- Quel sera l’impact réel sur le trafic des éditeurs concernés ?
- Google profitera-t-il de ces données pour renégocier les accords sur le droit voisin ?
- Ou au contraire, les réactions négatives pousseront-elles la firme à renoncer à ce projet controversé ?
Une chose est sûre, ce dossier illustre une fois de plus la relation complexe et souvent tendue entre Google et les éditeurs de presse. Si la nécessité de trouver un équilibre économique n’est plus à démontrer, la méthode utilisée par le leader de la recherche en ligne pose question. Affaire à suivre donc, pour un sujet qui est loin d’être clos.