Dans un retournement inattendu, le département de la Justice américain (DOJ) a demandé à ce qu’un haut responsable de la start-up d’IA Perplexity comparaisse dans le procès antitrust en cours contre Google. Cette requête met en lumière l’émergence de nouveaux acteurs prometteurs dans le domaine de la recherche en ligne, longtemps dominé par le géant de Mountain View.
Perplexity, une licorne de l’IA qui défie Google
Valorisée à 9 milliards de dollars selon Reuters, Perplexity fait partie de la nouvelle vague d’outils d’IA générative, au même titre que ChatGPT d’OpenAI. Sa technologie permet de fournir des réponses directes à des requêtes complexes, une alternative intéressante aux moteurs de recherche classiques.
Face à cette menace, Google a réagi en lançant ses propres outils d’IA comme les « AI Overviews », qui génèrent des résumés au-dessus des résultats de recherche. Mais le mastodonte de la Silicon Valley pourrait bien être rattrapé par ces jeunes pousses disruptives.
Le témoignage clé de Dmitry Shevelenko
Le DOJ souhaite entendre Dmitry Shevelenko, directeur commercial de Perplexity, sur des sujets cruciaux liés à l’IA générative :
- Sa relation avec les « points d’accès à la recherche » comme Google Chrome
- Les barrières à l’entrée et à l’expansion sur le marché
- Le partage de données entre acteurs
Bien que les motivations exactes du DOJ restent floues, ce témoignage pourrait renforcer l’argumentaire selon lequel Google exercerait un monopole sur la recherche en ligne, étouffant l’émergence de concurrents. Des accusations lourdes de conséquences en termes de sanctions potentielles.
Il n’y a aucune justification concevable pour un retard supplémentaire.
– Google, se plaignant du délai de Perplexity pour fournir des documents
Perplexity entre marteau et enclume
Pris entre deux feux, Perplexity se retrouve au cœur de la bataille judiciaire. En octobre, Google a assigné la start-up pour obtenir des documents internes, espérant prouver qu’une concurrence viable existe. Microsoft et OpenAI ont subi le même sort.
Mais deux mois plus tard, Perplexity n’a toujours pas transmis « le moindre document » selon Google. La jeune pousse affirme pourtant avoir accepté de répondre à 12 des 14 demandes, tout en évaluant encore la charge de travail pour rassembler un « univers potentiellement vaste » d’informations.
Un bras de fer s’engage aussi sur l’étendue des accords de licence d’IA à fournir. Là où Perplexity est prêt à partager ceux « liés à l’entraînement de l’IA », Google exige la totalité des contrats. Les deux parties doivent encore se mettre d’accord sur ce point.
Vers un bouleversement du paysage de la recherche en ligne ?
Au-delà d’un simple épisode judiciaire, l’affaire Perplexity illustre les profondes mutations à l’œuvre dans l’univers des moteurs de recherche. L’essor fulgurant de l’IA générative, portée par des acteurs agiles et innovants, bouscule l’hégémonie historique de Google.
Reste à savoir si le géant parviendra à s’adapter à temps pour contrer ces nouveaux challengers. Les autorités de régulation, comme le DOJ, auront aussi leur mot à dire pour garantir une concurrence saine et dynamique. Les mois à venir s’annoncent décisifs pour l’avenir de la recherche sur le web.