Alors que la « tech climatique » commence à montrer des signes d’essoufflement, les startups et investisseurs cherchent déjà le prochain grand domaine d’innovation pour lutter contre le changement climatique. Quel sera le successeur de ce secteur qui englobe les technologies visant à réduire notre impact sur le climat et nous adapter à ses dérèglements croissants ?
D’après Tim De Chant, journaliste spécialisé dans les enjeux climatiques, bien que le terme « tech climatique » soit assez clair et précis, il commence à atteindre ses limites après une décennie d’existence. Certains explorent déjà d’autres appellations, car les humains aiment avoir le sentiment d’être à l’avant-garde de quelque chose de nouveau.
La migration avait en fait commencé avant même l’élection de Donald Trump pour un second mandat. Dans cinq ans, nous appellerons probablement la « tech climatique » par un tout autre nom.
– Tim De Chant, TechCrunch
Les alternatives à la « tech climatique »
Pour remplacer « tech climatique », plusieurs expressions ont été proposées ces derniers mois :
- Santé planétaire : plus large, englobe les technologies qui traitent de l’impact de l’humanité sur la planète au-delà du carbone.
- Dynamisme américain : contient un volet « énergie propre » mais aussi défense, sécurité publique, éducation, logement…
- Technologie frontière ou deep tech : bien plus large que la tech climatique, incluant l’IA, la robotique, l’informatique quantique…
- Growth tech : générique et ne capture pas l’essence de ce que ces entreprises cherchent à faire.
Tim De Chant propose la « tech résiliente »
Afin de ne pas seulement critiquer sans proposer de solution, Tim De Chant suggère comme alternative le terme de « tech résiliente ». Selon lui, elle capture l’essentiel de ce vers quoi tend la tech climatique :
Rendre le monde et l’humanité plus résilients face au changement climatique, c’est le véritable objectif de la tech climatique. La « tech résiliente » synthétise bien cette mission.
– Tim De Chant, TechCrunch
Un nom qui reflète les nouveaux enjeux
Au-delà de la réduction des émissions de CO2, il s’agit aussi pour ces technologies de nous permettre de mieux faire face aux bouleversements en cours et à venir : montée des eaux, événements météorologiques extrêmes, effondrement de la biodiversité, pénuries de ressources…
Le choix d’un nouveau terme comme « tech résiliente » permettrait donc de mieux refléter l’élargissement du champ d’action de ces entreprises innovantes face à l’urgence climatique.
L’importance d’un écosystème favorable
Au-delà de la sémantique, c’est surtout un écosystème mobilisé et des politiques publiques ambitieuses qui permettront l’essor de ces technologies, quel que soit leur nom. Car derrière les mots, l’essentiel est de fédérer les énergies pour accélérer l’innovation face au défi climatique.
Est-il probable que la tech climatique déclenche une vague de croissance et d’innovation industrielle ? Il suffit de regarder la Chine pour le comprendre.
– Tim De Chant, TechCrunch
Face à l’urgence, il est crucial de nommer et saisir les grandes tendances technologiques pour pouvoir les soutenir efficacement. Résilience, adaptation, atténuation… Les concepts clés sont là, reste à les mettre en musique pour propulser une nouvelle vague d’innovations climatiques, et espérer rattraper le temps perdu dans la course contre le réchauffement.