L’année 2024 s’annonce sombre pour l’industrie technologique, avec une vague sans précédent de licenciements massifs qui touche de nombreuses entreprises, des géants de la Silicon Valley aux startups prometteuses. Selon le site Layoffs.fyi qui recense ces données, ce sont déjà plus de 130 000 emplois qui ont été supprimés dans 457 entreprises tech depuis le début de l’année.
Des géants tech contraints de réduire leurs effectifs
Même les mastodontes du secteur n’échappent pas à cette vague de licenciements. Tesla, Amazon, Google, Microsoft ou encore Meta (Facebook) ont tous procédé à des réductions d’effectifs conséquentes en ce début d’année. Les raisons invoquées sont multiples : volonté de rationaliser les coûts, anticipation d’un ralentissement économique, mais aussi parfois des choix stratégiques comme la réorientation vers l’intelligence artificielle.
Nos revenus n’ont pas augmenté comme prévu et nous n’avons pas encore pleinement bénéficié de tendances puissantes, comme l’IA.
Pat Gelsinger, CEO d’Intel, dans un mémo annonçant 15 000 licenciements
Startups et licornes également touchées
Si les géants souffrent, les startups et entreprises tech plus jeunes ne sont pas épargnées pour autant. Beaucoup de ces sociétés à forte croissance doivent aujourd’hui revoir leurs ambitions à la baisse face à un environnement économique plus difficile :
- Levées de fonds plus compliquées dans un contexte de valorisations en baisse
- Pression accrue sur la rentabilité et les profits
- Concurrence exacerbée et modèles économiques fragiles
Résultat, de nombreuses pépites sont contraintes de se séparer d’une partie de leurs employés pour assurer leur survie. C’est le cas par exemple de la néobanque Brex qui a supprimé 20% de ses postes, ou de la plateforme d’e-commerce Wayfair qui s’est séparée de 1650 salariés dans le monde.
L’IA et l’automatisation, catalyseurs des licenciements ?
Cette vague de licenciements soulève également des questions sur l’impact des nouvelles technologies, et en particulier de l’intelligence artificielle, sur l’emploi dans la tech. Beaucoup d’entreprises semblent miser sur l’IA et l’automatisation pour réduire leurs coûts et gagner en efficacité, quitte à sacrifier des emplois :
- IBM prévoit de remplacer jusqu’à 8000 postes par de l’IA
- TikTok a licencié des centaines de modérateurs de contenus au profit de l’IA
- La startup d’edtech Chegg a réduit ses effectifs de 23% en pariant sur l’IA comme ChatGPT
Si l’intelligence artificielle promet des gains de productivité, elle fait donc peser un risque sur certains métiers de la tech. A l’avenir, les entreprises technologiques devront trouver le bon équilibre entre performance technologique et responsabilité sociale.
Conclusion : un tournant majeur pour l’industrie tech
Cette vague de licenciements sans précédent marque incontestablement un tournant pour le secteur technologique. Après des années de croissance effrénée et de valorisations stratosphériques, l’heure semble venue pour beaucoup d’entreprises de revoir leur copie. Optimisation des coûts, pivots stratégiques, concentration sur les activités les plus porteuses… Les mois à venir seront cruciaux pour déterminer quels acteurs sortiront renforcés ou affaiblis de cette crise.