L’Inde Repousse Encore Les Règles Pour Briser Le Duopole PhonePe-Google Pay

Dans un nouveau rebondissement, l’Inde a une fois de plus repoussé un plan controversé visant à limiter le contrôle des grandes entreprises technologiques sur le système national de paiement numérique du pays. Cette décision prolonge l’incertitude réglementaire qui pèse sur le secteur depuis des années, laissant les acteurs clés dans l’expectative.

Le plafond de 30% sur l’UPI reporté à 2026

La National Payments Corporation of India (NPCI) a annoncé mardi qu’elle reportait au 31 décembre 2026 la date limite pour la mise en œuvre d’un plafond de 30% sur la part des transactions de toute application individuelle sur l’Unified Payments Interface (UPI), l’omniprésent réseau de paiement numérique du pays.

Cette décision offre un répit temporaire à PhonePe, soutenu par Walmart, et à Google Pay, qui gèrent ensemble plus de 85% des transactions sur l’UPI. Ce réseau, qui traite plus de 13 milliards de transactions par mois, est devenu l’épine dorsale de l’économie numérique indienne depuis son lancement il y a huit ans.

Le régulateur peine à mettre en œuvre les restrictions

Le régulateur, qui opère sous la supervision de la banque centrale indienne et est soutenu par plus de 50 banques de détail, a du mal à trouver des moyens de mettre en œuvre les restrictions de parts de marché sans perturber le service pour des centaines de millions d’Indiens qui dépendent quotidiennement de ces applications de paiement.

Tout au long de cette année, les responsables ont eu des discussions approfondies avec les leaders de l’industrie sur les moyens de faire appliquer les plafonds, mais n’ont trouvé aucune solution réalisable qui ne risquerait pas de perturber l’expérience des consommateurs.

– Selon des personnes familières avec les discussions

Les limites de parts de marché ont été proposées pour la première fois en 2020, avec une date limite initiale qui a ensuite été repoussée à 2025. La décision de mardi marque un nouveau retard dans les efforts de l’Inde pour contrôler le pouvoir croissant des géants technologiques mondiaux dans son économie numérique en plein essor.

Un sursis crucial pour PhonePe avant son IPO

Pour PhonePe, qui contrôle près de la moitié du marché indien des paiements numériques, cette prolongation apporte une clarté cruciale alors qu’elle envisage une introduction en bourse. Le plus haut dirigeant de l’entreprise avait précédemment cité l’incertitude réglementaire entourant les plafonds de parts de marché comme un obstacle majeur à leur calendrier d’IPO.

Le réseau UPI, qui facilite l’interopérabilité entre différentes applications de paiement et banques, est devenu le moyen le plus populaire pour les Indiens d’effectuer des transactions en ligne, utilisé pour tout, des paiements aux vendeurs de rue aux courses de taxi.

L’Inde continue de naviguer dans l’incertitude réglementaire

Ce nouveau report souligne les défis auxquels sont confrontés les régulateurs indiens pour équilibrer la nécessité de favoriser la concurrence et l’innovation avec la volonté de gérer les risques d’un système de paiement de plus en plus dominé par quelques acteurs majeurs.

Alors que l’économie numérique indienne continue de croître à un rythme rapide, portée par l’un des plus grands marchés de consommateurs Internet au monde, la question de savoir comment réglementer efficacement ce paysage en évolution rapide reste un défi de taille. Le report des plafonds de parts de marché sur l’UPI n’est que le dernier exemple de la façon dont les décideurs politiques luttent pour suivre le rythme.

  • L’incertitude réglementaire persistante pèse sur le secteur des paiements numériques en Inde
  • PhonePe et Google Pay bénéficient d’un sursis alors qu’ils dominent le marché de l’UPI
  • Les régulateurs cherchent des moyens d’encourager la concurrence sans perturber les consommateurs

Pour l’instant, les consommateurs indiens peuvent continuer à profiter de la commodité des paiements numériques fournis par des applications comme PhonePe et Google Pay. Mais pour les entreprises elles-mêmes, ainsi que pour les nombreuses startups fintech plus petites qui cherchent à rivaliser, le chemin à parcourir reste semé d’incertitudes.

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