Le géant chinois de la mode en ligne Shein continue de viser une introduction en bourse malgré les controverses. Selon Reuters, l’entreprise envisage maintenant de s’introduire à la Bourse de Londres (LSE) dès avril, après avoir abandonné ses projets de cotation aux États-Unis face aux inquiétudes des législateurs américains concernant ses liens avec la Chine et les mauvaises pratiques de travail.
Une résistance qui s’organise à Londres aussi
Cependant, la tentative de Shein de se tourner vers Londres rencontre également des obstacles. Un haut responsable britannique a fait part jeudi de ses préoccupations à la LSE concernant la chaîne d’approvisionnement de Shein et le travail forcé. L’entreprise est régulièrement pointée du doigt pour ses pratiques peu éthiques et dommageables pour l’environnement, étant l’un des leaders de la « fast-fashion ».
Shein est le symbole d’un système de surconsommation qui pousse à acheter toujours plus de vêtements bon marché, souvent de mauvaise qualité, et à les jeter après quelques utilisations seulement.
– Alice Dutheil, porte-parole de Greenpeace France
Un modèle économique ultra rentable mais très critiqué
Malgré les polémiques, le succès de Shein ne se dément pas. Avec des prix imbattables et un renouvellement ultra rapide des collections, la marque séduit de nombreux jeunes acheteurs avides de trends. En 2022, Shein a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 20 milliards de dollars.
Mais ce modèle économique a un coût social et environnemental élevé :
- Conditions de travail déplorables dans les usines sous-traitantes
- Utilisation massive de matières synthétiques polluantes
- Incitation à la surconsommation et au gaspillage vestimentaire
Shein promet des efforts mais peine à convaincre
Face aux critiques grandissantes, Shein a annoncé plusieurs mesures pour améliorer ses pratiques, comme plus de transparence sur sa chaîne d’approvisionnement ou l’utilisation de matériaux recyclés. Mais pour beaucoup, ces engagements sont insuffisants et relèvent surtout du « greenwashing ».
Il faudrait un changement radical du modèle de Shein pour réellement réduire son impact. Tant que la logique sera de produire en masse des vêtements jetables, les dégâts sociaux et écologiques perdureront.
– Elisabeth Laville, fondatrice d’Utopies
La volonté d’introduction en bourse de Shein montre que malgré les controverses, la fast-fashion a encore de beaux jours devant elle. Mais avec une prise de conscience croissante des consommateurs, la pression sur ces géants de la mode à petit prix ne fait que commencer. L’avenir dira s’ils sauront s’adapter à temps pour rester dans la course.
