L’Avenir des Sociétés de Capital-Risque de Taille Moyenne

Le paysage du capital-risque est en pleine mutation, avec une tendance à la bifurcation qui pourrait mettre en péril l’avenir de nombreuses sociétés de taille moyenne. C’est ce que prédit Ben Lerer, partenaire dirigeant de Lerer Hippeau, l’un des fonds de capital-risque en phase d’amorçage les plus prestigieux de New York.

Une bifurcation qui s’accélère

Selon Ben Lerer, l’argent se déverse principalement vers les plus grands fonds comme Thrive et a16z, ainsi que vers des fonds plus petits et spécialisés. Les sociétés de taille moyenne, qui gèrent quelques milliards de dollars sans se démarquer particulièrement, risquent quant à elles de stagner voire de disparaître.

« Là où l’on va mourir, c’est quelque part au milieu, en gérant quelques milliards de dollars, sans rien faire de particulièrement bien », a déclaré Ben Lerer.

– Ben Lerer, partenaire dirigeant de Lerer Hippeau

Cette bifurcation s’observe déjà depuis la fin de la frénésie de dépenses de 2021. De nombreux fonds de taille moyenne peinent à lever des capitaux, tandis que l’argent afflue vers les plus grands noms.

La fin d’une époque pour certains grands noms?

Même certaines sociétés de capital-risque renommées ne sont pas épargnées par cette tendance. The Financial Times rapportait début juin que le nombre de sociétés de capital-risque actives aux États-Unis avait commencé à diminuer, l’argent ne coulant plus que vers les plus grands noms.

Le plus grand exemple récent d’une société de capital-risque de renom annonçant sa fermeture est sans doute Foundry Group en 2024. Malgré son prestige, ce fonds n’a pas échappé aux difficultés actuelles.

S’adapter ou disparaître

Face à cette nouvelle donne, les sociétés de capital-risque de taille moyenne vont devoir rapidement s’adapter pour survivre. Plusieurs options s’offrent à elles :

  • Se spécialiser dans un domaine précis pour se démarquer
  • Fusionner avec d’autres fonds pour atteindre une taille critique
  • Revoir leur stratégie d’investissement pour se concentrer sur des deals à plus forte valeur ajoutée

Celles qui ne parviendront pas à prendre le virage risquent tout simplement de disparaître, incapables de lever suffisamment de capitaux et de générer les retours attendus par leurs investisseurs.

Vers un paysage du capital-risque plus polarisé

Si les prédictions de Ben Lerer se confirment, le paysage du capital-risque pourrait donc être amené à se polariser encore davantage dans les années à venir, avec d’un côté quelques mastodontes concentrant la majorité des capitaux, et de l’autre une myriade de petits fonds spécialisés occupant des niches spécifiques.

Les sociétés de taille moyenne, prises en étau entre ces deux extrêmes, devront quant à elles redoubler d’efforts et d’agilité pour justifier leur existence et continuer à attirer investisseurs et startups prometteuses. Un défi de taille dans un écosystème en pleine mutation, où seuls les plus adaptés et les plus différenciants semblent promis à un bel avenir.

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