L’Administration Trump Prévoit des Péages pour les Voitures Électriques

Alors que l’industrie automobile se tourne de plus en plus vers l’électrification, une question épineuse se pose : comment financer l’entretien des routes si de moins en moins de véhicules consomment de l’essence, et donc paient des taxes sur les carburants ? Sean Duffy, le candidat de Donald Trump à la tête du Département américain des Transports, a une réponse claire : faire payer les propriétaires de voitures électriques.

Un défi de taille pour mettre en place des péages

Lors de son audition de confirmation devant le Sénat mercredi, Sean Duffy a admis que la mise en œuvre concrète d’un tel système serait « un peu plus difficile ». En effet, taxer l’usage des routes par les véhicules électriques nécessiterait de faire voter de nouvelles lois au Congrès, puis de définir un cadre technologique pour mesurer et rapporter précisément le kilométrage ou la consommation d’électricité, tout en préservant la vie privée.

De plus, une telle mesure risquerait de se heurter à une forte opposition des défenseurs de l’environnement et des constructeurs automobiles, qui y verraient un frein à l’adoption des véhicules propres. Tesla, Rivian ou encore Lucid pourraient ainsi voir leurs ventes impactées si leurs clients devaient soudain payer un péage.

Certains États ont déjà franchi le pas

Il faut dire qu’aujourd’hui, l’entretien du réseau routier américain repose essentiellement sur la taxe fédérale sur les carburants, qui s’élève à 18,3 cents par gallon. Les voitures électriques, ne consommant pas d’essence, ne contribuent donc pas à ce budget, ce qui crée un manque à gagner croissant pour les caisses de l’État.

Face à ce constat, certains États ont déjà instauré des frais spécifiques pour les véhicules électriques :

  • La Géorgie et l’Illinois prélèvent une redevance forfaitaire (plus élevée que pour les véhicules thermiques dans le cas de l’Illinois)
  • L’Utah se base sur le poids du véhicule et son kilométrage, tracé par l’État

Le symbole d’une politique énergétique clivante

Au-delà des aspects techniques, la proposition de Sean Duffy s’inscrit dans une politisation plus large des voitures électriques par la future administration Trump. Le président élu les présente comme l’emblème des politiques libérales et menace de revenir sur les crédits d’impôt votés sous Joe Biden.

Lors de son premier mandat, Donald Trump avait déjà fait marche arrière sur les normes CAFE (Corporate Average Fuel Economy) destinées à favoriser les véhicules peu polluants. A l’inverse, il met l’accent sur les énergies fossiles, faisant du slogan « Drill, baby, drill! » (« Forez, nom d’un chien, forez! ») l’un de ses cris de ralliement.

La transition vers les véhicules électriques est en marche, mais le chemin sera long et semé d’embûches politiques.

– Un analyste du secteur automobile

Entre impératifs budgétaires, défis technologiques et tensions idéologiques, le dossier des péages pour voitures électriques illustre toute la complexité de la transition énergétique dans les transports. L’analyse fine des données de circulation et de consommation sera cruciale pour trouver un équilibre viable.

Innover pour une mobilité durable et équitable

Plutôt que de pénaliser l’électrique, ne faudrait-il pas au contraire encourager davantage son adoption ? C’est le pari des constructeurs comme Tesla qui misent sur une baisse continue des coûts des batteries pour démocratiser ces véhicules propres.

Parallèlement, des solutions innovantes émergent pour repenser le financement des infrastructures :

  • Péages intelligents modulés selon les émissions polluantes
  • Tarification dynamique basée sur l’état du trafic en temps réel
  • Redistribution d’une partie des revenus des taxes carbones

Seule une approche systémique combinant incitations économiques, innovations technologiques et planification urbaine permettra de développer une mobilité véritablement durable et accessible à tous. Le débat ne fait que commencer !

À lire également