Dans un contexte où l’intelligence artificielle propulse la demande d’infrastructures numériques, Meta, anciennement Facebook, annonce un nouvel investissement d’envergure dans les énergies renouvelables pour alimenter ses data centers. La tech affirme ainsi son engagement en faveur de la transition énergétique.
200 MW d’énergie solaire supplémentaires pour Meta
Meta vient d’ajouter 200 mégawatts (MW) d’énergie solaire à son portefeuille d’énergies renouvelables, déjà conséquent avec plus de 12 gigawatts (GW). Cette nouvelle capacité, achetée auprès du fournisseur multinational Engie, servira à alimenter les data centers du géant technologique.
Cette annonce intervient alors que les entreprises tech intensifient leurs efforts dans le domaine de l’IA, multipliant les centres de données à un rythme effréné. Selon certaines estimations, la moitié des nouveaux serveurs IA pourraient manquer de puissance d’ici 2027, tant la consommation électrique de ces infrastructures est colossale.
Les data centers sont le cœur battant de l’économie numérique, mais aussi de formidables consommateurs d’énergie. Investir dans les renouvelables est crucial pour concilier développement technologique et préservation de l’environnement.
Mark Zuckerberg, PDG de Meta
Meta mise sur un mix énergétique diversifié
Meta ajoute régulièrement de nouvelles capacités renouvelables, annonçant en décembre la construction d’un data center de 2 GW en Louisiane, bien que ce site soit apparemment alimenté au gaz naturel. La nouvelle ferme solaire de 200 MW se situe à proximité de l’un des data centers existants de Meta au Texas.
Mais les énergies renouvelables ne sont pas la seule piste explorée par les géants technologiques pour décarboner leurs opérations. Le nucléaire suscite un intérêt croissant, avec une série d’accords annoncés fin 2022 :
- Google et Kairos prévoient de déployer 500 MW de petits réacteurs modulaires à partir de 2030
- Amazon a signé un deal avec X-Energy pour 300 MW opérationnels au début des années 2030
- Meta cherche à obtenir 1 à 4 GW de nucléaire à horizon 2030 également
Les renouvelables, clé de la croissance à court terme
Malgré l’engouement pour le nucléaire, les énergies renouvelables restent la solution la plus rapidement déployable pour répondre aux besoins électriques exponentiels des data centers. La nouvelle ferme solaire de Meta devrait ainsi être opérationnelle dès 2025.
D’autres acteurs misent massivement sur les renouvelables :
- Google soutient un projet de 20 milliards de dollars avec Intersect Power et TPG Rise
- Microsoft travaille avec Acadia Infrastructure Capital sur un deal de 9 milliards
La rapidité de déploiement sera l’un des plus grands défis auxquels seront confrontées les start-ups nucléaires dans la course à la décarbonation des infrastructures numériques.
L’engagement de Meta en faveur des énergies propres
Cet investissement de Meta dans le solaire s’inscrit dans une stratégie plus large de réduction de l’empreinte carbone de ses activités. Le groupe s’est fixé pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2030.
Pour y parvenir, Meta mise sur un mix de :
- Déploiement massif d’énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectricité…)
- Amélioration de l’efficacité énergétique de ses data centers
- Investissement dans la recherche et développement sur le stockage d’énergie et les technologies propres
Chez Meta, nous sommes convaincus que la technologie peut être un formidable levier pour relever les défis environnementaux. C’est pourquoi nous nous engageons à innover constamment pour réduire l’empreinte de nos opérations.
Rachel Peterson, Vice-présidente des data centers chez Meta
Les data centers, enjeu clé de la transition numérique bas carbone
Avec l’essor de l’IA, du cloud, de la 5G et autres technologies énergivores, la consommation électrique des data centers devrait doubler dans les 5 prochaines années. Rendre ces infrastructures plus sobres et alimentées en énergies décarbonées devient un impératif.
Au-delà de l’engagement individuel d’acteurs comme Meta, c’est toute l’industrie du numérique qui doit se mobiliser pour relever le défi énergétique et climatique. Cela passe par :
- Une coopération accrue entre entreprises tech, énergéticiens et pouvoirs publics
- Des incitations et régulations pour favoriser les data centers bas carbone
- La sensibilisation des utilisateurs à l’impact environnemental du numérique
- Le développement de technologies et d’architectures moins consommatrices (IA frugale, edge computing…)
L’annonce de Meta est un pas dans la bonne direction, mais il reste encore beaucoup à faire pour aligner la révolution numérique avec les objectifs de neutralité carbone. C’est un défi majeur et urgent pour notre avenir collectif, que les géants de la tech ne peuvent plus ignorer.