En 2024, le secteur des technologies climatiques a connu une évolution notable, marquée par une préférence des investisseurs pour des rounds de financement plus conséquents et des entreprises à des stades plus avancés. Bien que le montant total investi ait légèrement reculé par rapport à l’année précédente, passant de 13,9 milliards de dollars en 2023 à 12,9 milliards en 2024, cette baisse de 7% masque en réalité une maturation du secteur.

Une augmentation de la taille médiane des deals

Selon les données du rapport de PitchBook, la taille médiane des deals dans les technologies climatiques a atteint 7 millions de dollars en 2024, soit une hausse d’un million par rapport à l’année précédente. Cette augmentation témoigne de la confiance croissante des investisseurs dans les entreprises du secteur et de leur volonté de soutenir des projets plus ambitieux.

Parallèlement, les valorisations pré-money médianes ont bondi, passant de 31,5 millions de dollars en 2023 à 44,5 millions en 2024. Cette envolée reflète la reconnaissance par le marché du potentiel de croissance et de rentabilité des startups spécialisées dans les technologies vertes.

Un focus sur les entreprises post-seed

Pendant des années, les investisseurs se sont concentrés sur les entreprises en phase d’amorçage, injectant des sommes importantes dans des startups en pré-seed et seed. Cette tendance s’expliquait en partie par la relative jeunesse du secteur des technologies climatiques, qui a connu un renouveau après l’hiver qui a suivi l’effondrement des cleantech lors de la Grande Récession de 2007.

Mais en 2024, les investisseurs semblent privilégier les entreprises ayant déjà franchi le cap du seed. Ces startups plus matures attirent des rounds de financement plus importants et des valorisations plus élevées, signe de la confiance des investisseurs dans leur potentiel de développement.

Une sélectivité accrue des investisseurs

Si le nombre total de deals a reculé de 27% en 2024, passant de 782 à 568, cette baisse ne doit pas être interprétée comme un désintérêt pour le secteur. Elle traduit plutôt une approche plus sélective des investisseurs, qui se concentrent sur les entreprises présentant les meilleures perspectives.

Comme l’expliquent certains investisseurs, les startups en difficulté peinent à lever des fonds, tandis que celles qui ont trouvé leur modèle économique sont récompensées par des deals plus importants. Cette approche plus discriminante est le signe d’un marché en phase de maturation, où la solidité des fondamentaux prime sur l’engouement spéculatif.

Un secteur qui s’inscrit dans les tendances globales du venture capital

L’évolution des investissements climat en 2024 reflète aussi les tendances observées dans l’ensemble de l’écosystème du venture capital. Après des années d’euphorie pendant la pandémie, marquées par une hausse généralisée des montants investis, des valorisations et du nombre de deals, le marché connaît un certain ralentissement.

Cette correction était attendue et nécessaire pour assainir le secteur. Elle incite les investisseurs à se montrer plus regardants sur les métriques de performance et la viabilité économique des entreprises financées. Dans ce contexte, les startups des technologies climatiques ne font pas exception et doivent démontrer leur capacité à générer de la valeur sur le long terme.

Un secteur porteur malgré un léger recul

Malgré un léger recul des investissements en 2024, le secteur des technologies climatiques reste porteur et suscite un intérêt croissant de la part des investisseurs. La prise de conscience de l’urgence climatique, renforcée par les engagements des États et des entreprises en faveur de la transition énergétique et de la réduction des émissions, crée un environnement favorable au développement des innovations durables.

Les opportunités sont nombreuses, que ce soit dans les domaines des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, de la mobilité durable, de l’agriculture régénérative ou encore de la gestion des déchets. Les startups qui sauront proposer des solutions innovantes et scalables pour répondre aux défis environnementaux ont un rôle clé à jouer dans la construction d’une économie bas carbone et résiliente.

Vers une nouvelle étape de développement

Les données de 2024 confirment que le secteur des technologies climatiques est entré dans une nouvelle phase de son développement. Après une période de foisonnement et d’expérimentations, place désormais à la consolidation et à la montée en puissance des acteurs les plus prometteurs.

Pour les startups, cela implique de renforcer leur avantage concurrentiel, d’accélérer leur déploiement commercial et de démontrer leur capacité à générer des revenus pérennes. C’est à ce prix qu’elles parviendront à attirer les financements verts et à s’imposer comme les leaders de la transition écologique.

Les entreprises qui luttent doivent travailler plus dur pour lever des fonds, tandis que celles qui ont trouvé la bonne formule sont récompensées par des deals plus importants.

– Un investisseur climat tech

Du côté des investisseurs, il s’agit d’adopter une approche raisonnée et de se projeter sur un horizon de long terme. En se concentrant sur les fondamentaux et le potentiel de disruption des startups financées, les investisseurs conscients de l’enjeu climatique ont un rôle moteur à jouer pour faire émerger les champions de demain et accélérer le basculement vers une économie durable.

Conclusion

L’année 2024 marque une étape charnière dans l’évolution du secteur des technologies climatiques. Malgré un léger recul des investissements, elle témoigne de la maturation d’un écosystème en pleine structuration, où les startups les plus solides sont en passe de s’imposer comme les futurs géants de l’économie verte.

Pour continuer à attirer les capitaux, les entrepreneurs climat devront plus que jamais faire preuve de résilience, d’agilité et de vision long terme. En relevant ce défi, ils contribueront à accélérer la mutation indispensable de nos modèles économiques et à construire un avenir plus soutenable pour tous.

• Les investissements climat reculent légèrement en 2024 mais le secteur gagne en maturité
• Hausse de la taille médiane des deals et des valorisations, signe de la confiance des investisseurs
• Focus sur les startups post-seed présentant les meilleures perspectives de croissance
• Un marché qui s’inscrit dans les tendances de correction du venture capital
• De nombreuses opportunités dans les cleantech pour construire une économie bas carbone
• Les startups doivent renforcer leur avantage concurrentiel et accélérer leur scale-up
• Les investisseurs conscients ont un rôle clé pour faire émerger les futurs leaders verts