Dans un contexte où les banques et institutions financières traditionnelles peinent à répondre aux besoins de financement des PME à grande échelle, la fintech française Karmen vient de sécuriser une levée de fonds de 9,4 millions d’euros pour développer ses solutions innovantes de financement instantané basé sur les revenus. Une bouffée d’oxygène bienvenue pour de nombreuses petites entreprises confrontées à des problèmes de trésorerie.
Un marché fragmenté aux marges étroites
Le financement des PME représente un véritable défi pour les acteurs traditionnels de la finance. Il s’agit en effet d’un marché très fragmenté, avec des marges relativement faibles comparées à d’autres segments. C’est justement ce « gap » de financement que des startups comme Karmen cherchent à combler, en s’appuyant sur une approche « data-driven » et des algorithmes avancés pour évaluer le risque de crédit et débloquer du financement très rapidement.
Notre approche axée sur les données nous permet d’avoir une visibilité très granulaire sur la performance financière et opérationnelle de nos clients.
– Gabriel Thierry, co-fondateur et CEO de Karmen
Des prêts à court terme basés sur le chiffre d’affaires
Le modèle de Karmen repose sur l’octroi de prêts à court terme, d’une durée de 2 à 24 mois, pour des montants allant de 20 000 à 3 millions d’euros. Ces financements sont destinés à répondre à des besoins ponctuels de trésorerie, comme l’achat de stock, le paiement de fournisseurs ou le financement de campagnes marketing. En moyenne, les clients de Karmen empruntent 200 000 euros sur 6 mois.
La particularité de ces prêts est qu’ils sont « basés sur les revenus », c’est-à-dire que leur montant et leurs modalités de remboursement sont calculés en fonction du chiffre d’affaires passé et prévisionnel de l’entreprise emprunteuse. Un modèle qui s’avère bien adapté à la variété des profils et besoins des PME, puisque les clients de Karmen génèrent entre 300 000 et 160 millions d’euros de CA annuel.
Une approche hybride mêlant distribution directe et intégrée
Pour distribuer ses produits de financement, la fintech parisienne mise sur une stratégie hybride, mêlant acquisition directe de clients et partenariats avec d’autres acteurs de l’écosystème. Ainsi, si la majorité des entreprises contactent directement Karmen, environ 40% d’entre elles y accèdent via l’intégration des produits Karmen dans les offres de fintechs tierces, comme des néobanques, des solutions de facturation ou des ERP. Un modèle de « financement intégré » qu’elle compte bien développer pour représenter 75% des nouveaux clients d’ici fin 2025.
L’IA au service de l’évaluation des risques
Pour analyser les demandes de financement en quasi temps-réel, Karmen s’appuie sur pas moins de 60 métriques financières et un puissant moteur de scoring utilisant des algorithmes d’intelligence artificielle. Des investissements technologiques conséquents qui lui permettent de maintenir un taux de défaut très faible, malgré l’instantanéité du processus de décision. La fintech compte d’ailleurs consacrer une bonne partie de cette nouvelle levée de fonds au perfectionnement de ses outils d’évaluation des risques.
C’est une partie intégrante de notre métier de prêteur. Mais nous limitons ces risques grâce à notre approche « data-driven », qui nous offre une visibilité très fine sur la performance financière et opérationnelle de nos clients.
– Gabriel Thierry, co-fondateur et CEO de Karmen
Avec cette nouvelle injection de capital, Karmen compte donc bien poursuivre sur sa lancée et s’imposer comme un acteur de référence sur le marché très dynamique du financement des PME. Une belle réussite en perspective pour cette jeune pousse créée en 2022, qui démontre tout le potentiel de la technologie et de la data pour révolutionner l’accès des petites entreprises aux financements court-terme.