L’investiture du président Donald Trump en 2025 a été l’occasion rêvée pour de nombreux fondateurs de startups de tenter leur chance et de nouer des contacts au plus haut niveau. Alors que les géants de la tech comme Elon Musk et Mark Zuckerberg étaient sur scène, une foule de fondateurs s’est déployée dans toute la capitale pour essayer d’approcher le cercle restreint du nouveau président.

Une opportunité unique de réseauter

Pour beaucoup, décrocher des invitations aux soirées huppées n’a pas été si difficile. Isaiah Taylor, fondateur de Valar Atomics, a ainsi pu côtoyer l’ancien porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer ou encore le polémiste conservateur Jordan Peterson. Sa startup, qui veut utiliser l’énergie nucléaire pour produire des carburants synthétiques, a même obtenu trois invitations séparées à Mar-A-Lago en envoyant un simple document de deux pages sur les changements réglementaires souhaités à toutes ses connections à Washington.

Les gens me demandent : « Dites-moi, comment réparer ça ? On a besoin de recommencer à construire des choses »

– Isaiah Taylor, à propos de l’administration Trump

Son histoire était étonnamment courante. Partout dans la capitale, les fondateurs ont profité des fruits du lobbying de leur industrie. Certains ont pu assister au Crypto Ball de David Sacks avec Snoop Dogg en tête d’affiche, d’autres à une rave crypto sponsorisée par le groupe NFT Milady, ou encore s’habiller pour un « Bal du Couronnement » organisé par une maison d’édition proche de Curtis Yarvin, penseur controversé cité par Marc Andreessen et Peter Thiel.

La promesse d’un gouvernement plus accessible

Pour Tyler Sweatt, PDG de la startup de défense Second Front Systems, l’opacité bureaucratique a toujours été une immense frustration dans ses rapports avec le gouvernement fédéral. Les fondateurs peinent souvent à identifier les bons interlocuteurs, sans parler de décrocher des contrats importants.

Mais en sortant de dîners comme celui du vice-président ou le dîner aux chandelles pré-investiture de Trump, Sweatt a eu le sentiment que le pays entrait dans un rare moment d’alignement entre le gouvernement fédéral, la big tech et l’écosystème des startups, avec la promesse de lever le voile sur les rouages internes du pouvoir.

D’un point de vue apolitique, c’est assez dingue ce qu’on pourrait accomplir en tant que pays.

– Tyler Sweatt, PDG de Second Front Systems

De grands espoirs dans le Département de l’Efficacité Gouvernementale

Plusieurs fondateurs misent gros sur le nouveau Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE) d’Elon Musk pour ouvrir en grand les vannes et permettre aux startups de pitcher leurs produits au gouvernement. James Layfield, directeur commercial de Samplify.ai, a même créé un site « DogeProof.com » pour offrir gratuitement les outils de son entreprise aux agences, afin qu’elles puissent se débarrasser des abonnements superflus avant le passage de Musk et ses coupes budgétaires.

Rabi Alam, fondateur de Counter Health, espère quant à lui que le DOGE soutiendra la mission de sa société visant à rationaliser le système de santé tout en maintenant une haute qualité de soins. Mais d’abord, comme tout le monde, il doit comprendre exactement ce qu’est le DOGE. Heureusement, Alam a décroché une invitation au Bal d’Investiture, où il compte bien sonder quelques employés.

Le défi : rester concentré malgré les mondanités

Si ce week-end inaugural démontre une chose, c’est que le plus grand défi des fondateurs, entre les bals et les voyages à Mar-A-Lago, sera peut-être simplement de rester concentrés sur leur métier. Comme le résume Isaiah Taylor :

Il y a ceux qui essaient d’être dans la bonne pièce. Et il y a ceux qui essaient de faire avancer le travail.

Une chose est sûre : les fondateurs de startups comptent bien profiter de cette nouvelle donne politique pour faire avancer leurs projets et nouer des partenariats stratégiques avec le gouvernement. Reste à voir si l’administration Trump sera à la hauteur de leurs attentes en termes d’ouverture et de soutien à l’innovation.