Le gouvernement indien a fait une annonce majeure ce samedi, dévoilant un nouveau fonds de 1,15 milliard de dollars dédié au soutien des startups du pays. Cette initiative ambitieuse s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme de réformes réglementaires et de développement de l’énergie nucléaire, visant à stimuler l’innovation technologique et les énergies propres au sein de la 5ème plus grande économie mondiale.

Un fonds élargi pour catalyser l’innovation

Lors de la présentation du budget fédéral 2025-2026, la ministre des Finances Nirmala Sitharaman a souligné que ce nouveau fonds s’appuie sur les programmes précédents de financement des startups, qui ont déjà déployé plus d’un milliard de dollars via des fonds d’investissement alternatifs. Ce nouvel instrument aura un champ d’application élargi par rapport aux initiatives antérieures, même si les domaines d’intervention spécifiques n’ont pas été détaillés dans le budget.

Le premier fonds lancé il y a quelques années a donné un énorme coup de pouce à l’industrie indienne du capital-risque. Des dizaines de fonds de capital-risque indiens ont été créés, fournissant des capitaux à risque à des centaines de startups. L’Inde a besoin de capital-risque national.

– Sanjeev Bikhchandani, investisseur de renom et l’un des premiers soutiens de Zomato et Policybazaar.

Des réformes pour alléger les contraintes réglementaires

La ministre a également annoncé la création d’un Comité de haut niveau pour les réformes réglementaires, chargé d’examiner toutes les réglementations, certifications, licences et autorisations du secteur non financier dans un délai d’un an. Cette initiative vise à renforcer une gouvernance économique basée sur la confiance et à alléger les charges de conformité pour les startups et les entreprises technologiques.

New Delhi envisage également de créer un fonds distinct dédié aux technologies de pointe, afin de catalyser les startups de nouvelle génération travaillant sur des technologies avancées. Cette mesure s’inscrit dans une volonté plus large de renforcer la position de l’Inde dans les secteurs technologiques émergents.

L’écosystème startup, moteur de l’emploi et fierté nationale

Ces mesures interviennent alors que l’écosystème des startups indiennes émerge comme un important créateur d’emplois et une source de fierté pour le pays, dont l’économie au sens large devrait croître entre 6,3% et 6,8% au cours de l’année à venir. Le gouvernement mise sur l’innovation et l’entrepreneuriat pour atteindre son objectif à plus long terme d’une croissance de 8%, nécessaire pour créer suffisamment d’emplois pour sa jeune population.

Au cours de la dernière décennie, les startups indiennes ont attiré plus de 100 milliards de dollars d’investisseurs tels que Norges, SoftBank, Sequoia, Accel, Tiger Global, General Catalyst et General Atlantic. Avec plus de 100 licornes, l’Inde a également consolidé sa place en tant que dernier grand marché de croissance pour les géants de la Silicon Valley.

Une mission nucléaire pour développer les petits réacteurs modulaires

En parallèle, le gouvernement a annoncé une Mission Énergie Nucléaire dotée de 2,3 milliards de dollars, visant à développer au moins cinq petits réacteurs modulaires indigènes d’ici 2033. Ce programme s’inscrit dans l’objectif de l’Inde d’atteindre une capacité de 100 gigawatts d’énergie nucléaire d’ici 2047, avec des amendements prévus à la loi sur l’énergie atomique pour permettre la participation du secteur privé.

• Le gouvernement a également prolongé de cinq ans les avantages fiscaux pour les startups, permettant aux entreprises créées avant avril 2030 de bénéficier de certaines déductions.
• Pour les startups dans 27 secteurs jugés cruciaux pour les objectifs d’autosuffisance de l’Inde, le gouvernement a réduit les frais de garantie à 1% tout en doublant leur limite de garantie de crédit à 230 000 dollars.

Soutenir les premiers entrepreneurs, en particulier les femmes et les minorités

Un nouveau programme ciblant 500 000 premiers entrepreneurs, en particulier les femmes et les personnes issues des castes et tribus répertoriées, fournira des prêts à terme pouvant atteindre 24 000 dollars au cours des cinq prochaines années. Ce dispositif s’appuie sur les enseignements du programme Stand-Up India existant, a précisé la ministre, dans le but d’élargir la portée de l’écosystème des startups.

Pour stimuler l’innovation dans la fabrication électronique, un domaine clé pour les startups technologiques, le gouvernement a introduit un système d’imposition présumée pour les non-résidents impliqués dans la création d’installations de fabrication. Le budget propose également « BharatTradeNet », une plateforme unifiée pour la documentation commerciale et les solutions de financement qui pourrait profiter aux startups fintech.

Nous sommes déterminés à faire en sorte que nos réglementations suivent le rythme des innovations technologiques et des développements politiques mondiaux.

– Nirmala Sitharaman, ministre des Finances, annonçant des plans pour dépénaliser plus de 100 dispositions dans le cadre d’un nouveau projet de loi Jan Vishwas Bill 2.0.

Avec ces mesures ambitieuses, l’Inde réaffirme son engagement à devenir un leader mondial de l’innovation, en misant sur son vivier de talents, son dynamisme entrepreneurial et sa volonté de réformer son cadre réglementaire pour libérer tout le potentiel de son écosystème de startups. Un pari audacieux qui pourrait bien faire de l’Inde le prochain grand hub technologique mondial.