Spore.Bio lève 23 millions de dollars pour révolutionner les tests microbiologiques

Imaginez un monde où les tests microbiologiques, cruciaux pour assurer la sécurité des aliments, cosmétiques et médicaments, pourraient être effectués en quelques minutes au lieu de plusieurs jours. C’est précisément la révolution que Spore.Bio, une startup deeptech basée à Paris, cherche à accomplir grâce à l’application de l’apprentissage automatique à la microbiologie.

La jeune pousse française vient de boucler une levée de fonds de série A de 23 millions de dollars, un peu plus d’un an après avoir récolté 8 millions d’euros lors d’un tour d’amorçage. Cet afflux de capitaux témoigne de l’intérêt suscité par sa technologie novatrice, qui promet de transformer radicalement les procédures de tests microbiologiques.

Un processus de test révolutionnaire

Traditionnellement, les tests microbiologiques dans l’industrie agroalimentaire nécessitent plusieurs jours. Les échantillons doivent être prélevés et envoyés à un laboratoire spécialisé pour analyse, où les bactéries sont incubées dans des boîtes de Petri. Ce processus est non seulement chronophage, mais il expose aussi les autres parties de l’usine à un risque de contamination.

Spore.Bio propose une approche radicalement différente. La startup utilise un faisceau lumineux à des longueurs d’onde spécifiques dirigé vers un échantillon, dont elle enregistre la signature spectrale. Grâce à un algorithme d’apprentissage profond pré-entraîné, elle peut détecter en quelques minutes la présence de bactéries ou d’agents pathogènes.

Imaginez, nous sommes en 2022, tout est hyper-optimisé. Vous avez du lean manufacturing partout, chaque étape est optimisée et comptée en minutes pour obtenir un résultat, pour passer d’une étape à l’autre. Et paf, vous avez un test impondérable de 5 jours dans le secteur agroalimentaire, et de 14 jours dans les secteurs pharmaceutique et cosmétique, pour obtenir un résultat parce qu’il faut attendre que les bactéries se développent.

– Amine Raji, co-fondateur et PDG de Spore.Bio

Un vaste champ d’applications

Si Amine Raji, ingénieur de production alimentaire et des boissons chez Nestlé avant de fonder Spore.Bio, s’est naturellement concentré sur l’industrie qu’il connaissait, il s’avère que les tests microbiologiques concernent un marché bien plus vaste qu’anticipé.

Les fabricants de produits cosmétiques ont également manifesté leur intérêt pour la technologie de Spore.Bio, afin de répondre à la demande croissante des consommateurs pour des formulations sans conservateurs. Dans l’industrie pharmaceutique, les thérapies innovantes comme les thérapies géniques et cellulaires, dont la durée de conservation peut être inférieure à 7 jours, pourraient aussi grandement bénéficier de tests accélérés.

  • Agroalimentaire
  • Cosmétique
  • Pharmaceutique

Une demande client au rendez-vous

Le succès de cette levée de fonds rapprochée s’explique par un réel intérêt des clients potentiels. Spore.Bio a déjà signé plusieurs contrats commerciaux couvrant jusqu’à 200 usines, et a dû ouvrir une liste d’attente pour s’assurer de pouvoir répondre à la demande.

Dans les mois à venir, la startup prévoit de fabriquer des machines de test que les clients pourront utiliser directement dans leurs propres usines, permettant ainsi des tests microbiologiques sur site. Avec cette levée de fonds, Spore.Bio compte faire passer ses effectifs de 30 à 50 personnes d’ici fin 2025 pour soutenir sa croissance.

En révolutionnant les tests microbiologiques grâce à l’intelligence artificielle, Spore.Bio ouvre la voie à une industrie plus sûre et plus efficace, de la fourche à la fourchette. Une avancée majeure pour la santé publique et la confiance des consommateurs.

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