Vento Lance un Fonds de 75M€ pour les Fondateurs Italiens

Et si l’Italie devenait le prochain eldorado des startups ? Alors que l’écosystème technologique européen ne cesse de croître, un nouvel acteur ambitionne de transformer le paysage entrepreneurial italien. Imaginez un fonds de 75 millions d’euros dédié exclusivement aux fondateurs italiens, qu’ils soient basés à Turin, à New York ou à Berlin. C’est exactement ce que propose Vento, une initiative qui pourrait bien changer la donne pour les entrepreneurs transalpins. Dans cet article, plongeons au cœur de cette stratégie audacieuse, explorons ses origines, ses ambitions et ce qu’elle signifie pour le futur de la tech italienne.

Un fonds pour connecter l’Italie au monde

Depuis une quinzaine d’années, le capital-risque européen a pris un tournant décisif. Une idée a émergé : investir dans les talents d’un pays, peu importe où ils se trouvent, pour revitaliser leur écosystème d’origine. Vento, l’un des fonds les plus dynamiques d’Italie, s’inspire de cette philosophie. Avec son nouveau fonds de 75 millions d’euros, il cible les entrepreneurs italiens, qu’ils développent leurs projets dans leur pays natal ou à l’international. Cette approche, déjà testée avec succès par des pionniers comme Kima Ventures en France, pourrait enfin donner à l’Italie la visibilité qu’elle mérite sur la scène tech mondiale.

L’objectif ? Créer un pont entre les talents dispersés et leur terre d’origine. En soutenant ces fondateurs, Vento veut non seulement injecter du capital, mais aussi ramener un état d’esprit entrepreneurial en Italie. Car si le pays est riche en créativité – pensez au design, à la mode ou à l’automobile –, son écosystème tech reste encore en retrait par rapport à des voisins comme la France ou l’Allemagne.

Italian Tech Week : le cœur battant de l’initiative

Au centre de cette stratégie se trouve un événement clé : l’*Italian Tech Week*. Organisée chaque année à Turin, cette manifestation attire des figures emblématiques comme Sam Altman, Reid Hoffman ou encore Elon Musk. Lancée à l’origine par John Elkann – président de Vento, mais aussi de Stellantis et Exor –, elle est bien plus qu’une simple conférence. C’est une plateforme où les investisseurs internationaux rencontrent les talents locaux, où les idées fusent et où les startups prennent vie.

« Italian Tech Week est une manière de connecter des investisseurs incroyables aux fondateurs italiens et de montrer le potentiel de cet écosystème. »

– Diyala D’Aveni, CEO de Vento

Chaque année, plus de 3 500 startups postulent pour y participer, mais seules 2,5 % sont retenues. Ce processus ultra-sélectif permet à Vento d’identifier les pépites et d’investir rapidement, avec un ticket d’entrée standardisé de **150 000 €**. Une méthode efficace pour repérer les projets prometteurs et poser les bases d’un accompagnement durable.

Pourquoi l’Italie a besoin de ce coup de pouce

L’Italie n’est pas encore une superstar de la tech européenne, et ce n’est un secret pour personne. Comparée à des pays comme la France, où des succès comme BlaBlaCar ou Doctolib ont boosté l’écosystème, elle manque encore de grandes histoires à raconter. Pourtant, les chiffres montrent une progression : selon Dealroom, les investissements en capital-risque dans les startups italiennes ont atteint **5,72 milliards de dollars** entre 2020 et 2024, contre seulement 1,7 milliard les cinq années précédentes. Une croissance impressionnante, mais encore insuffisante pour rivaliser avec les leaders.

Pour Diyala D’Aveni, CEO de Vento, le problème n’est pas un manque de capital, mais un déficit de projets solides. « Il n’y a pas assez de success stories pour enclencher la dynamique », explique-t-elle. L’idée derrière ce fonds est simple : créer ces réussites, montrer qu’elles sont possibles, et ainsi déclencher un effet boule de neige. Une fois que quelques entreprises décolleront, les talents locaux oseront davantage se lancer, et les investisseurs suivront.

Un fonds agnostique et ambitieux

Ce qui rend ce fonds unique, c’est son caractère **sector-agnostic**. Que vous travailliez dans l’IA, la fintech, la santé ou même la mobilité, Vento est prêt à vous accompagner. Avec une enveloppe de 75 millions d’euros, le fonds prévoit de réaliser **375 investissements** sur cinq ans. Parmi ses premières réussites, on compte des startups comme Bee, JetHR ou Qomodo, qui illustrent déjà le potentiel de cette approche.

Mais Vento ne se limite pas au financement. Grâce à son réseau, porté par des figures comme John Elkann et son comité d’investissement (Diego Piacentini, Mike Volpi, Jean de La Rochebrochard), il offre aux entrepreneurs un accès privilégié à des mentors et à des connexions internationales. Un atout précieux pour des fondateurs qui veulent voir grand.

Une réponse aux défis structurels italiens

L’Italie a longtemps souffert d’un cadre juridique peu favorable aux startups. Contrairement au Royaume-Uni ou aux États-Unis, où les structures comme les *limited companies* facilitent la création d’entreprises, les lois italiennes peuvent freiner les ambitions. Mais Vento adopte une posture pragmatique : peu importe où votre startup est domiciliée, tant que vous êtes un fondateur italien, vous êtes éligible.

John Elkann reste optimiste : « L’Italie progresse pour devenir plus compétitive sur la scène technologique mondiale. Bientôt, ces différences réglementaires entre pays seront moins pertinentes. » Une vision qui mise sur une harmonisation progressive et sur la capacité des entrepreneurs à contourner les obstacles actuels.

Un réseau mondial pour des ambitions locales

L’une des forces de Vento, c’est sa capacité à tisser des liens au-delà des frontières. Des micro-communautés d’Italiens à New York, Londres, Berlin ou Paris envoient déjà des opportunités au fonds. Cette diaspora entrepreneuriale devient un vivier de talents, et Vento compte bien en tirer parti pour dénicher les prochaines pépites.

Ce réseau s’appuie aussi sur des partenariats solides. Avec des vétérans comme Mike Volpi (ex-Index Ventures) ou Diego Piacentini dans son comité, Vento bénéficie d’une expertise rare. Ajoutez à cela la puissance de l’*Italian Tech Week*, et vous obtenez une machine bien huilée pour détecter, financer et faire grandir les startups.

Les clés du succès selon Vento

Alors, qu’est-ce qui pourrait garantir le succès de cette initiative ? Voici quelques éléments qui ressortent :

  • Une sélection rigoureuse des projets grâce à l’Italian Tech Week.
  • Un ticket d’entrée accessible (150 000 €) pour maximiser les chances.
  • Un réseau international pour accompagner les fondateurs à l’échelle mondiale.
  • Une approche flexible, sans contrainte de domiciliation.

Ces ingrédients pourraient bien transformer l’Italie en un acteur incontournable de la tech. Mais pour cela, il faudra du temps, des succès concrets et une prise de conscience collective.

Et après ? Les perspectives pour l’écosystème italien

Si Vento réussit son pari, l’impact pourrait être colossal. Imaginez une vague de startups italiennes qui percent à l’international, inspirant une nouvelle génération d’entrepreneurs. Les 75 millions d’euros ne sont qu’un début : ils pourraient attirer d’autres investisseurs, publics comme privés, et accélérer la maturation de l’écosystème.

Pour les marketeurs, les startupers et les passionnés de technologie, cette initiative est une leçon. Elle montre que l’innovation ne naît pas seulement des fonds, mais aussi des connexions, des événements et d’une vision claire. L’Italie a peut-être du retard, mais avec des acteurs comme Vento, elle pourrait bien rattraper son avance plus vite qu’on ne le pense.

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