Et si Jeff Bezos, l’homme derrière Amazon, détenait la clé d’une révolution dans l’univers des véhicules électriques ? Loin des projecteurs habituels, une startup nommée Slate Auto émerge discrètement dans le Michigan, portée par des ambitions audacieuses et un soutien financier de taille. Imaginez un pick-up électrique à deux places, accessible pour environ 25 000 $, prêt à rouler dès 2026. Intriguant, non ? Dans un secteur où les géants comme Tesla dominent et où les jeunes pousses peinent à survivre, Slate Auto pourrait bien redéfinir les règles du jeu. Plongeons dans cette aventure entrepreneuriale qui mêle technologie, business et une touche de mystère.
Une startup née dans l’ombre
Fondée en 2022, Slate Auto n’a pas fait de bruit au départ. Basée à Troy, dans le Michigan, cette entreprise a préféré opérer en mode furtif, loin des campagnes médiatiques tapageuses. Ses racines plongent dans Re:Build Manufacturing, une société elle-même connectée à Bezos via des figures influentes comme Jeff Wilke, ex-patron d’Amazon Consumer. Ce n’est pas un hasard si Slate Auto attire des talents issus de Ford, General Motors ou encore Harley-Davidson. Avec des centaines d’employés déjà recrutés, la startup construit son avenir pas à pas, dans une discrétion presque stratégique.
Ce qui rend cette histoire encore plus fascinante, c’est l’implication de Jeff Bezos. Via son family office, le milliardaire a injecté des fonds dans une levée de série A de 111 millions de dollars en 2023. Et il n’est pas seul : des investisseurs comme Mark Walter (propriétaire des LA Dodgers) et Thomas Tull (investisseur clé de Re:Build) ont rejoint l’aventure. Une série B aurait même été bouclée fin 2024, bien que les détails restent flous. Avec un tel soutien, Slate Auto dispose d’un trésor de guerre impressionnant pour concrétiser ses ambitions.
Un pick-up électrique à prix cassé
À l’heure où les véhicules électriques riment souvent avec luxe et tarifs élevés, Slate Auto veut changer la donne. L’objectif ? Proposer un pick-up électrique à deux places pour environ 25 000 $. Un prix qui rappelle les rêves d’accessibilité des Ford Model T ou Volkswagen Beetle, références historiques évoquées en interne. Mais comment une startup peut-elle viser si bas dans un marché aussi compétitif ? La réponse réside dans une stratégie astucieuse qui dépasse la simple fabrication.
“Nous avons construit le véhicule. À vous de le personnaliser.”
– Slogan déposé par Slate Auto en 2025
Pour compenser les marges réduites d’un véhicule abordable, Slate Auto mise sur une gamme d’accessoires et de vêtements personnalisables. Une approche inspirée de Harley-Davidson et de Stellantis avec ses pièces Mopar. Des équipements utilitaires aux gadgets lifestyle, les propriétaires pourront transformer leur pick-up au fil du temps, créant ainsi une expérience d’achat évolutive et engageante.
Une équipe taillée pour le défi
Derrière ce projet ambitieux, on trouve des profils d’exception. La PDG, Christine Barman, apporte plus de 20 ans d’expérience chez Chrysler, où elle a supervisé des modèles iconiques comme la Chrysler 300. Rodney Copes, président exécutif, a passé deux décennies chez Harley-Davidson avant de rejoindre l’aventure. Ajoutez à cela des experts en finance, marketing et accessoires issus de grandes marques, et vous obtenez une équipe qui allie savoir-faire automobile et vision entrepreneuriale.
Ce qui frappe, c’est l’absence d’un PDG-fondateur charismatique à la Elon Musk. Ici, l’accent est mis sur la compétence collective plutôt que sur une figure médiatique. Une approche qui pourrait s’avérer payante dans un secteur où l’exécution prime sur les promesses.
Les racines profondes d’Amazon
Impossible de parler de Slate Auto sans évoquer ses liens avec Amazon. Outre l’investissement de Bezos, la startup bénéficie de l’expertise d’anciens cadres du géant du e-commerce. Diego Piacentini, ex-dirigeant d’Amazon, a participé à la série A, tandis que des profils comme Wei Gao, ex-conseillère technique de Bezos, évoluent chez Re:Build Manufacturing. Même le nom initial du projet, Re:Car, fait écho aux conventions d’Amazon comme re:Invent. Cette empreinte technologique pourrait donner à Slate un avantage dans le digital et la gestion client.
Un pari risqué dans un marché instable
Le timing de Slate Auto est audacieux. Le marché des véhicules électriques ralentit après des années de croissance explosive. Des startups comme Rivian ou Lucid ont survécu en brûlant des milliards, tandis que d’autres ont sombré. Slate Auto veut se démarquer en visant directement le segment abordable, une stratégie à contre-courant des modèles haut de gamme privilégiés par Tesla ou ses concurrents.
Pour réussir, la startup prévoit une production dès fin 2026 près d’Indianapolis. Reste à savoir si elle rachètera une usine existante ou en construira une nouvelle. Avec un proof of concept déjà présenté à des investisseurs à Long Beach, en Californie, le projet avance, mais les défis logistiques et financiers restent immenses.
Slate University : une révolution dans l’expérience client
Slate Auto ne se contente pas de vendre un véhicule. Avec Slate University, elle veut créer un écosystème éducatif pour ses clients. L’idée ? Fournir du contenu open-source pour personnaliser, entretenir et améliorer son pick-up. Une démarche qui rappelle les communautés de passionnés de Harley-Davidson, mais adaptée à l’ère numérique. Ce concept pourrait transformer les acheteurs en ambassadeurs actifs de la marque.
Voici ce que Slate University pourrait inclure :
- Guides pour installer des accessoires soi-même
- Tutoriels vidéo sur l’entretien du véhicule
- Conseils pour optimiser l’autonomie de la batterie
Pourquoi ce projet fascine les entrepreneurs
Pour les passionnés de startups et de technologie, Slate Auto est un cas d’école. Elle incarne une approche pragmatique : un produit simple, un prix accessible, et une stratégie de revenus diversifiée via les accessoires. Là où d’autres misent tout sur l’innovation technologique, Slate combine héritage automobile et astuces business modernes. C’est un modèle qui pourrait inspirer d’autres entrepreneurs, notamment dans des secteurs saturés.
De plus, l’implication de Jeff Bezos ajoute une couche de crédibilité. Connu pour ses investissements dans l’IA (Perplexity), la robotique (Figure) ou la mobilité (Uber), il voit peut-être en Slate Auto une opportunité de diversifier son portefeuille tout en soutenant une vision durable.
Les défis à venir pour Slate Auto
Si le projet séduit sur le papier, les obstacles sont nombreux. Produire un véhicule à 25 000 $ tout en restant rentable est un défi colossal, surtout avec des composants comme les batteries, dont les coûts fluctuent. La concurrence ne dort pas, et les géants établis pourraient réagir en baissant leurs prix. Enfin, le contexte économique incertain pourrait freiner les consommateurs.
Mais Slate Auto a des atouts :
- Un financement solide avec plus de 111 millions déjà levés
- Une équipe expérimentée venue de l’automobile et du digital
- Une stratégie accessoires pour booster les marges
Une leçon pour le monde du business
L’histoire de Slate Auto montre qu’innover ne signifie pas toujours réinventer la roue. En s’inspirant de modèles éprouvés tout en intégrant des idées fraîches, la startup pourrait tracer une voie viable dans un secteur impitoyable. Pour les entrepreneurs, c’est un rappel : un bon produit, une exécution solide et une vision claire valent parfois plus que des promesses grandioses.
Alors, Slate Auto sera-t-elle la prochaine success-story ou un pari trop risqué ? Réponse en 2026, lorsque les premiers pick-ups sortiront des lignes de production. D’ici là, cette aventure discrète mais prometteuse mérite toute notre attention.