Imaginez-vous en 2026 : vous êtes à San Diego, il fait 25 °C, vous ouvrez votre smartphone, vous commandez une voiture… et cinq minutes plus tard, une Jaguar I-Pace entièrement autonome vient vous chercher, sans personne au volant. Ce qui ressemblait encore à de la science-fiction il y a cinq ans est en train de devenir la nouvelle norme en Californie. Waymo, la filiale d’Alphabet (Google), vient de franchir une étape décisive en obtenant l’autorisation officielle du Department of Motor Vehicles californien pour opérer sans conducteur sur une immense partie de l’État. Et quand on dit immense, on pèse nos mots.
Une carte qui change tout
Les nouvelles cartes publiées par le DMV californien parlent d’elles-mêmes. Dans la région de la Baie, Waymo peut désormais circuler de manière totalement autonome de San Francisco jusqu’à Sacramento au nord, en passant par Napa Valley et presque tout l’East Bay. Au sud, l’autorisation s’étend de Santa Clarita (au nord de Los Angeles) jusqu’à San Diego, en englobant Orange County et l’Inland Empire.
Concrètement, cela signifie que plus de 40 millions de Californiens se trouvent désormais dans la zone potentielle de service de Waymo. C’est plus que la population totale du Canada.
« We’re officially authorized to drive fully autonomously across more of the Golden State. Next stop: welcoming riders in San Diego in mid-2026! »
– Waymo sur X, 21 novembre 2025
Ce que cela change vraiment pour les entrepreneurs et investisseurs
Derrière l’annonce technique se cache une réalité business brutale : Waymo vient de prendre plusieurs longueurs d’avance sur tous ses concurrents directs.
Pendant que Cruise (GM) est toujours empêtré dans des enquêtes suite à son accident de 2023 et que Zoox (Amazon) avance à pas comptés, Waymo roule déjà sans safety driver sur autoroute à Phoenix, San Francisco et Los Angeles. Et maintenant, il a le feu vert réglementaire pour couvrir quasiment toute la Californie.
Pour les investisseurs en mobilité, cela signifie trois choses :
- Le network effect va s’accélérer brutalement : plus de zones = plus d’utilisateurs = plus de données = meilleure IA = expérience utilisateur encore supérieure
- Les unit economics des robotaxis deviennent enfin visibles : on parle d’un coût par mile qui pourrait descendre sous les 0,30 $ d’ici 2027-2028
- Le moat réglementaire se creuse : obtenir ces autorisations prend des années et des dizaines de millions de dollars. Les nouveaux entrants sont quasi condamnés à rester à la traîne
San Diego mi-2026 : le vrai test grandeur nature
Waymo a déjà annoncé la couleur : les premiers trajets payants à San Diego démarreront mi-2026. Pourquoi cette ville est-elle si stratégique ?
D’abord parce que c’est une métropole de 3,3 millions d’habitants avec un climat idéal (peu de pluie, peu de brouillard), parfait pour tester la fiabilité à grande échelle. Ensuite parce que la concurrence y est quasi inexistante : ni Cruise ni Tesla FSD n’y opèrent en mode autonome supervisé commercialement.
Enfin, San Diego représente le type même de ville américaine moyenne-grande où le modèle robotaxi peut exploser : beaucoup de trajets domicile-travail, un réseau autoroutier dense, et une population jeune et tech-friendly.
Et les autres villes annoncées ? Le plan de conquête 2026-2028
Waymo ne s’arrête pas là. L’entreprise a déjà annoncé son intention de lancer des services commerciaux dans une douzaine de nouvelles villes américaines d’ici 2028 :
- Dallas
- Denver
- Detroit
- Houston
- Las Vegas
- Miami
- Nashville
- Orlando
- San Antonio
- Seattle
- Washington D.C.
Et récemment, Minneapolis, La Nouvelle-Orléans et Tampa sont venues s’ajouter à la liste. On parle potentiellement de plus de 100 millions d’Américains couverts d’ici fin 2028.
L’impact business : quand le robotaxi devient rentable
Derrière l’aspect technologique, c’est surtout une révolution économique qui se profile. Aujourd’hui, le coût moyen d’un trajet Waymo à San Francisco est déjà compétitif face à Uber dans de nombreux cas (surtout la nuit ou aux heures de pointe).
Mais quand le véhicule tourne 18 à 20 heures par jour (contre 3 à 4 heures pour un Uber humain), quand il n’y a plus de salaire chauffeur (70 % du prix d’un trajet Uber), quand l’entretien est mutualisé sur une flotte de centaines de milliers de véhicules… les marges explosent.
Ark Invest estime que le marché mondial des robotaxis pourrait atteindre 8 à 10 trillions de dollars de chiffre d’affaires annuel d’ici 2030. Oui, vous avez bien lu : trillions avec un T.
Les défis qui restent (et ils sont énormes)
Tout n’est pas rose pour autant. Même avec ces autorisations, Waymo doit encore obtenir le feu vert de la California Public Utilities Commission (CPUC) pour transporter des passagers payants dans certaines nouvelles zones. Ce processus peut prendre plusieurs mois.
Et puis il y a la question de l’acceptation publique. On se souvient des incidents de Cruise à San Francisco (voiture bloquant une ambulance). Chaque accident, même mineur, fait la une et peut ralentir le déploiement.
Enfin, la concurrence se réveille : Tesla promet toujours son Robotaxi pour « l’année prochaine » depuis 2019, et les constructeurs chinois (Baidu Apollo, Pony.ai) avancent à marche forcée sur leur marché domestique.
Ce que cela signifie pour votre business
Si vous êtes entrepreneur dans la tech, la mobilité, l’assurance, l’immobilier ou même la restauration, cette expansion massive de Waymo doit vous faire réfléchir :
- Les parkings en centre-ville vont-ils devenir obsolètes ?
- Comment adapter votre service de livraison si les véhicules autonomes circulent 24/7 ?
- Les assurances auto individuelles vont-elles disparaître au profit de flottes assurées collectivement ?
- Comment repenser l’expérience client quand le temps de trajet devient du temps productif ou de détente ?
Une chose est sûre : la décennie 2025-2035 sera à la voiture autonome ce que 2007-2017 a été au smartphone. Ceux qui comprendront tôt la profondeur du changement en profiteront massivement.
Waymo vient de poser une pièce maîtresse sur l’échiquier. La partie ne fait que commencer.
Si vous êtes entrepreneur dans la tech, la mobilité, l’assurance, l’immobilier ou même la restauration, cette expansion massive de Waymo doit vous faire réfléchir :
- Les parkings en centre-ville vont-ils devenir obsolètes ?
- Comment adapter votre service de livraison si les véhicules autonomes circulent 24/7 ?
- Les assurances auto individuelles vont-elles disparaître au profit de flottes assurées collectivement ?
- Comment repenser l’expérience client quand le temps de trajet devient du temps productif ou de détente ?
Une chose est sûre : la décennie 2025-2035 sera à la voiture autonome ce que 2007-2017 a été au smartphone. Ceux qui comprendront tôt la profondeur du changement en profiteront massivement.
Waymo vient de poser une pièce maîtresse sur l’échiquier. La partie ne fait que commencer.






