Le Règlement Européen pour Booster les Technologies Vertes

L’Union européenne a franchi un pas décisif dans sa transition écologique avec l’adoption, ce lundi par le Conseil européen, du nouveau règlement pour une industrie à zéro émission nette (NZIA). Au-delà de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’objectif principal est de stimuler massivement la production de technologies vertes sur le continent, afin de réduire la dépendance aux importations et de faire face à la concurrence acharnée des États-Unis et de la Chine sur ce secteur d’avenir.

Un plan ambitieux pour la souveraineté technologique verte

Avec ce règlement, l’UE vise à atteindre 40% de la production de technologies vertes sur son territoire d’ici 2030, couvrant un large spectre de 19 technologies clés telles que :

  • Le solaire photovoltaïque
  • L’éolien offshore et onshore
  • Les batteries électriques
  • L’hydrogène vert
  • Le captage et stockage de carbone

A plus long terme, Bruxelles a pour ambition de porter cette part à 15% de la production mondiale en 2040, un défi de taille mais nécessaire pour assurer la souveraineté technologique de l’Europe dans la transition énergétique.

Deux leviers pour accélérer les projets verts

Pour atteindre ces objectifs ambitieux, le règlement mise sur deux mesures phares. Premièrement, il s’agit de simplifier et accélérer les procédures d’autorisation pour les projets dans les filières vertes stratégiques. Fini les délais interminables, place à un cadre administratif allégé pour libérer les énergies.

Deuxièmement, les États membres seront encouragés à aller au-delà du seul critère de prix dans leurs appels d’offres. Ils pourront intégrer des considérations de résilience et de durabilité des offres, à hauteur de 30%, afin de favoriser l’émergence d’une filière verte compétitive en Europe.

Face aux géants américains et chinois, l’Europe contre-attaque

Ce règlement constitue une réponse européenne à l’offensive tous azimuts des États-Unis et de la Chine dans la course aux technologies vertes. Outre-Atlantique, l’administration Biden a dégainé un plan massif de 369 milliards de dollars de subventions sur 10 ans via l’Inflation Reduction Act, menaçant d’aspirer les investissements au détriment de l’Europe.

Pendant ce temps, la Chine a pris le contrôle quasi-total du marché des panneaux solaires, fournissant 96% des importations de l’UE selon Le Monde. Une situation de dépendance critique alors que les fabricants européens peinent à fournir 3% de la demande. Et Pékin lorgne également sur l’éolien, menaçant le leadership européen.

Un règlement prometteur malgré des moyens limités

Certes, le NZIA peut sembler timide en comparaison des moyens colossaux déployés par les rivaux de l’Europe. Sans financement dédié et misant surtout sur l’incitation, il ne résoudra pas tout. Mais il trace une feuille de route claire pour bâtir une industrie verte souveraine et compétitive.

Avec le NZIA, l’Europe se donne les moyens de ses ambitions vertes. Il est temps d’accélérer pour ne pas se laisser distancer dans la course aux technologies décarbonées, clé de notre avenir énergétique et industriel.

– Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne

L’enjeu est de taille : bâtir une économie européenne durable, ancrée dans l’innovation verte. Et cela passera par une mobilisation de tous – pouvoirs publics, industriels, investisseurs – pour libérer le potentiel des technologies zéro carbone made in Europe. Le règlement doit désormais être ratifié formellement avant publication, pour une entrée en vigueur rapide. Le signal est clair : la révolution verte européenne est en marche !

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MondeTech.fr

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