Avec moins de 400 000 habitants, l’Islande attire plus que sa part d’investissements en capital-risque. Les startups locales innovent en exploitant de manière créative les ressources uniques du pays, qu’elles soient naturelles ou culturelles. Zoom sur un écosystème entrepreneurial en plein essor, à la croisée des chemins entre l’Europe et l’Amérique du Nord.
Des ressources inattendues comme source d’inspiration
En Islande, l’innovation puise souvent son inspiration dans des endroits surprenants. Kerecis, une medtech qui utilise la peau de poisson pour créer des pansements novateurs, en est un parfait exemple. Les produits de la mer se sont aussi diversifiés vers la cosmétique haut de gamme, la foodtech, les nouveaux matériaux, etc. Le soutien croissant à l’économie circulaire a remis l’accent sur la durabilité, comme en témoigne l’accélérateur dédié lancé par KLAK – Icelandic Startups.
La fintech, une verticale née des leçons du passé
Contrairement aux startups basées sur les ressources naturelles, le secteur fintech s’inspire plutôt de l’histoire du pays, et notamment de la crise bancaire de 2008. C’est ce qui a motivé l’émergence d’acteurs comme la neobank indó ou la startup Monerium, explique Gunnlaugur Jónsson, CEO du Reykjavik Fintech Cluster. La jeune pousse Blikk planche quant à elle sur une alternative aux cartes bancaires pour réduire les coûts de traitement des paiements.
Un écosystème stimulant pour les entrepreneurs
Au-delà du capital-risque et des accélérateurs, les startups islandaises bénéficient de programmes de financement européens comme Horizon Europe. Elles peuvent aussi compter sur un pool de talents locaux, notamment dans les industries créatives. Des startups comme Genki, Overtune ou Treble développent des technologies pour la production musicale, la composition ou même la simulation acoustique.
Le gaming est un autre secteur de pointe, porté par le succès du studio CCP Games (à l’origine du MMORPG EVE Online). Sa présence a inspiré de nombreux entrepreneurs, comme Ingolfur Aevarsson, fondateur de Porcelain Fortress.
Avoir un grand frère comme CCP dans le voisinage a vraiment ouvert les yeux des gens sur le fait que nous pouvions réellement créer des jeux.
Ingolfur Aevarsson, CEO de Porcelain Fortress
Cap sur l’international
La petite taille du marché islandais pousse rapidement les startups à s’internationaliser, à l’image d’Oculis (medtech cotée au Nasdaq), Sidekick Health (santé digitale) ou Avo (alumni de Y Combinator). L’Islande sert aussi de terrain d’expérimentation pour des entreprises étrangères, en particulier dans les domaines liés à ses atouts naturels.
Une position stratégique qui attire l’attention
La situation géographique de l’Islande en fait un enjeu stratégique, comme en témoignent des initiatives telles que Defend Iceland (soutenu par l’UE) ou l’intérêt du NATO Innovation Fund. Le pays partage aussi des traits communs avec la Scandinavie (gaming) et les pays baltes (fintech, govtech).
Économiquement et culturellement, l’Islande est devenue une terre de convergence. Une opportunité à saisir pour ses startups et son écosystème d’investisseurs émergent. Et pour le reste du monde, une source d’inspiration et de talents à suivre de près.
En résumé
- Les startups islandaises innovent en exploitant de façon créative les ressources uniques du pays
- Des secteurs variés : produits de la mer, cosmétique, fintech, musique, jeux vidéo…
- Un écosystème stimulant : capital-risque, accélérateurs, financements européens, vivier de talents
- Une internationalisation rapide du fait de la petite taille du marché local
- Un positionnement stratégique qui attire l’attention des investisseurs et institutions internationales