Alors que plus de la moitié des Américains portent des lunettes ou lentilles, obtenir une nouvelle ordonnance peut prendre des semaines en raison d’un manque d’optométristes, surtout en zone rurale. C’est le problème que veut résoudre Eyebot, une startup de Boston qui sort de sa discrétion avec des bornes d’examen de vue automatisées.
Des examens de vue en 90 secondes grâce à l’IA
En octobre, Eyebot déploiera ses terminaux en libre-service dans des centres commerciaux, supermarchés et pharmacies de Nouvelle-Angleterre. En appuyant sur un bouton, la vision artificielle d’Eyebot scanne les yeux du client et génère son ordonnance de lunettes ou lentilles (sauf pour un premier port de lentilles). Le tout en 1min30, sans intervention directe d’un optométriste.
Notre technologie permet une expérience entièrement automatisée où les gens n’ont rien de compliqué à apprendre ou à faire.
– Matthias Hofmann, fondateur et PDG d’Eyebot
Les ordonnances générées sont validées sous 24h par des télé-ophtalmologistes. L’examen coûte 30$ pour les clients souhaitant acheter leurs lunettes ailleurs, mais est gratuit s’ils les commandent auprès d’une marque partenaire d’Eyebot. La technologie est homologuée par la FDA.
Un modèle gagnant-gagnant pour Eyebot et les opticiens
Eyebot compte monétiser en louant ses bornes aux grandes marques de lunetterie et en prenant une commission sur chaque vente. Un modèle lucratif où tout le monde est gagnant :
- Les opticiens étendent leur portée en plaçant des bornes chez des partenaires retail
- Les clients obtiennent facilement leur ordonnance et peuvent commander directement leurs lunettes
- Eyebot se rémunère par la location et une commission sur les ventes
Plusieurs grandes enseignes de l’optique seraient sur le point de signer. La demande est visiblement au rendez-vous, aussi bien des marques que des investisseurs.
6 millions de dollars levés pour accélérer l’expansion
Eyebot annonce justement une levée de fonds de 6 millions de dollars menée par AlleyCorp et Ubiquity Ventures, avec la participation de divers business angels. Ce tour de seed servira à financer l’expansion géographique.
La demande pour ce que nous faisons est très élevée.
– Matthias Hofmann, fondateur et PDG d’Eyebot
Cette levée de fonds conséquente pour un premier tour démontre bien l’intérêt pour ce type de solutions d’optométrie automatisée. Il faut dire qu’avec une tech propriétaire déjà approuvée par la FDA, des partenariats en vue avec des géants du secteur, et un modèle économique astucieux, Eyebot a de solides arguments.
Démocratiser l’accès aux soins oculaires
Au-delà des enjeux business, la promesse d’Eyebot est aussi de démocratiser l’accès à la santé visuelle. En rendant les examens de vue ultra-rapides, simples et disponibles au plus près des consommateurs, y compris dans les zones médicalement sous-dotées.
Une mission d’impact qui sera certainement scrutée de près au fur et à mesure du déploiement des bornes. Avec le potentiel, si le modèle fait ses preuves, d’inspirer d’autres applications de l’IA dans un parcours de santé simplifié et plus accessible.
Eyebot compte bien ouvrir la voie et prendre une longueur d’avance sur ce créneau porteur. Reste à transformer l’essai auprès des opticiens et du grand public. Rendez-vous est pris pour le lancement en Nouvelle-Angleterre à l’automne.
